Les talibans annoncent la formation d’un gouvernement comprenant des personnalités terroristes

Trois semaines après leur prise de pouvoir, les talibans ont annoncé la formation de leur gouvernement. Leur chef suprême a affirmé que « les gouvernants travailleront durement à faire respecter les règles islamiques et la charia ».

Les talibans ont nommé les principaux ministres de leur gouvernement, dirigé par Mohammad Hassan Akhund, un ancien proche de leur fondateur, le mollah Omar, alors que les manifestations contre leur régime ont pour la première fois pris un tour mortel.

Le cofondateur des talibans, Abdul Ghani Baradar, sera le numéro 2 du gouvernement. Écouté et respecté des différentes factions talibanes, il avait été nommé chef de leur bureau politique, basé au Qatar. Il a conduit les négociations de Doha avec les Américains menant au retrait des forces étrangères d’Afghanistan, puis aux pourparlers de paix avec le gouvernement afghan, qui n’ont rien donné.

La constitution de ce gouvernement était attendue depuis la prise de pouvoir des talibans. Le choix des ministres et de ses différents représentants était un point déterminant sur le chemin que suivront les nouveaux maîtres de Kaboul, alors que la scène internationale en attend un respect des droits humains et de celui des femmes. La constitution du gouvernement était aussi un passage obligé pour une éventuelle reconnaissance du nouveau pouvoir de l’étranger.

Parmi les autres nominations annoncées, celles du mollah Yaqoub, fils du mollah Omar, au poste de ministre de la Défense, et de Sirajuddin Haqqani, chef du réseau Haqqani, à l’Intérieur. Amir Khan Muttaqi, négociateur taliban à Doha, est nommé à la tête du ministère des Affaires étrangères.

Le gouvernement n’est pas au complet », a souligné Zabihullah Mujahid, le principal porte-parole du groupe, assurant que son mouvement, qui a promis un exécutif inclusif, allait essayer de « prendre des gens d’autres régions du pays.

Washington a noté que l’équipe gouvernementale était «exclusivement composée d’individus membres des talibans ou de leurs proches alliés, et d’aucune femme», a déclaré à Doha un porte-parole du département d’État. «Nous sommes également préoccupés par les affiliations et les antécédents de certains de ces individus», a-t-il ajouté, rappelant que «le peuple afghan mérite un gouvernement inclusif».

Un responsable du Pentagone a déclaré mardi à Sky News Arabia que les États-Unis regrettaient la formation du gouvernement taliban, qui, selon lui, comprend « des personnes classées comme terroristes et leurs mains sont tachées de sang américain ».

Aux Nations unies, Pramila Patten, responsable de ONU Femmes, l’agence créée pour promouvoir la parité et l’autonomisation des femmes partout dans le monde, a estimé que l’absence de femmes dans ce gouvernement intérimaire «faisait douter du récent engagement à protéger et à respecter les droits des femmes et des filles d’Afghanistan».

L’arrivée rapide au pouvoir des talibans, mi-août, avait poussé à des évacuations de plusieurs milliers d’Afghans et ressortissants étrangers depuis l’aéroport de Kaboul. À eux seuls, les Américains ont fait évacuer plus de 120 000 personnes d’Afghanistan. La France, elle, en a évacué plus de 3 000, dont une large majorité étant des Afghans en danger avec les talibans au pouvoir qui pourrait faire une demande d’asile en France.

par: Arab Observer

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