Les talibans rejettent l’offre de cessez-le-feu du gouvernement

Les talibans ont rejeté l’offre de cessez-le-feu du gouvernement afghan dans le cadre du mois du Ramadan qui débute ce vendredi et de la lutte contre le coronavirus, ce qui suscite de nouvelles inquiétudes sur le fragile processus de paix en cours.
Les Etats-Unis et les talibans afghans ont signé en février à Doha un accord qui doit ouvrir la voie au retrait des troupes américaines d’Afghanistan et à des négociations de paix entre les insurgés islamistes et le gouvernement de Kaboul. L’accord ne fait cependant pas mention d’un cessez-le-feu, laissé à l’appréciation du gouvernement afghan, qui doit négocier avec les insurgés.

« Alors que la vie de milliers de prisonniers est mise en danger par le coronavirus (…) demander un cessez-le-feu n’est pas rationnel ni convaincant », a tweeté l’un des porte-parole des insurgés, Suhail Shaheen, accusant le gouvernement de « mettre des obstacles au processus de paix ». Les tensions sont fortes depuis des semaines entre Kaboul et les rebelles au sujet d’un échange de 5.000 prisonniers talibans contre 1.000 membres des forces afghanes, un point-clé de l’accord signé fin février par Washington et les insurgés, mais non ratifié par les autorités afghanes. Dans ce texte, les États-Unis ont promis un retrait des forces étrangères d’Afghanistan sous 14 mois, à condition que les talibans respectent des engagements sécuritaires et entament des négociations « interafghanes » sur le futur du pays. Kaboul a jusqu’ici élargi quelques centaines de détenus talibans. Les rebelles ont de leur côté libéré quelques dizaines de prisonniers. Mais ces libérations aux compte-gouttes ne signifient pas que les négociations démarreront bientôt, les talibans continuant leur offensive contre les forces afghanes à travers le pays.

Le président Ghani, dans un message aux talibans à l’occasion du ramadan, les a pourtant appelés à accepter son appel à « la trêve et à la paix et à renoncer à la violence afin de respecter » le mois saint musulman, alors que le Covid-19 « se propage dans tout le pays ». Le chef de l’État, qui multiplie depuis des années les requêtes du genre, était parvenu à un arrêt des combats de trois jours en juin 2018 à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, fête musulmane marquant la fin du ramadan. De surprenantes scènes de fraternisation entre combattants talibans et membres des forces de sécurité afghanes étaient alors survenues, les deux camps s’étreignant et se prenant en photo. Les talibans ont également respecté une trêve partielle de neuf jours du 22 février au 2 mars à l’occasion de la signature de l’accord de Doha avec les Américains.

par: Arab Observer

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