Les tensions s’intensifient entre le Niger et la France
L’ultimatum lancé à l’ambassadeur de France au Niger a pris fin dans la soirée du dimanche 27 août. Censé partir ce soir, il est toujours présent à Niamey. La France n’entend pas céder au chantage des putschistes.
Les putschistes avaient donné 48 heures à l’ambassadeur français pour quitter le Niger, mais la France n’entend pas céder au chantage. Que va-t-il se passer désormais ? « Selon la junte militaire qui est ici au pouvoir, l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, est présent illégalement sur le sol du Niger », rapporte un journaliste sur place.
Depuis le début, Paris a toujours tenu la même ligne. « Elle considère que les militaires qui ont pris le pouvoir sont illégaux, et donc ils n’ont pas l’autorité pour demander le départ d’un ambassadeur », ajoute Nicolas Bertrand.
Les militaires à l’origine du coup d’Etat au Niger ont exigé vendredi 25 août le départ de l’ambassadeur de France dans le pays, ce que Paris refuse à ce stade. La décision prise par la junte au pouvoir à Niamey est dans la continuité des manifestations, déclarations et décisions hostiles à France survenues depuis le putsch du 26 juillet.
Dans une lettre du ministère des affaires étrangères nigérien envoyée au Quai d’Orsay, les putschistes justifient cette demande par « le refus de l’ambassadeur de répondre à l’invitation du ministère » pour un entretien, et par « d’autres agissements du gouvernement français, contraires aux intérêts du Niger ».
Aussitôt après cette annonce, les autorités françaises ont rejeté la requête : « Les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues », a jugé le ministère des affaires étrangères français. Une position partagée par Hassoumi Massoudou, chef de la diplomatie de M. Bazoum, qui sur X (anciennement Twitter) « rappelle que l’ambassadeur est accrédité auprès du président élu ».
Près d’un mois après le renversement du président Mohamed Bazoum, les militaires ont ordonné à Sylvain Itté de « quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures » et annoncé leur décision de lui « retirer [son] agrément ».
Des unités de police supplémentaires sont désormais présentes dans le quartier de l’ambassade de France. La junte miliaire va faire un communiqué pour acter le fait que la France n’a pas rappelé son ambassadeur, sans savoir si elle prendra des mesures de rétorsion.