L’Espagne vote pour la quatrième fois en quatre ans

L’Espagne vote dimanche pour la quatrième fois en quatre ans après de précédentes élections législatives remportées par le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez sans majorité absolue lui permettant de mettre un terme à l’instabilité politique.
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Quatrièmes législatives en quatre ans en Espagne. Les bureaux de vote ont ouvert dimanche 10 novembre à 9h, dans un climat alourdi par la crise catalane et la montée attendue de la formation d’extrême-droite Vox qui prétend pouvoir la résoudre de manière significative.
Six mois après les dernières élections législatives remportées par le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez sans la majorité absolue, ce dernier demande aux 37 millions électeurs de lui donner un mandat clair pour mettre un terme à l’instabilité politique que connaît l’Espagne depuis bientôt quatre ans.
Selon les sondages, le chef du gouvernement devrait remporter le scrutin comme en avril, mais, de nouveau, sans une majorité lui permettant de mettre un terme à l’instabilité politique qui mine le pays depuis 2015. Vox pourrait, quant à lui, effectuer une percée et devenir la troisième force à la chambre des députés.
Dans tous les cas, ni un bloc de gauche (PSOE, gauche radicale Podemos et sa liste dissidente Mas Pais) ni une alliance des droites (PP, VOX et les libéraux de Ciudadanos) n’atteindraient la majorité absolue de 176 sièges sur 350.

Pour Pedro Sanchez, une alliance avec des partis séparatistes catalans est devenue presque impossible à envisager, les manifestations contre la condamnation de neuf leaders de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017 ayant fini par dégénérer en violences.
La crainte d’une répétition de ces nuits d’affrontements, qui ont fait plus de 600 blessés, a mis les forces de l’ordre en état d’alerte et le scrutin se déroulera sous haute surveillance en Catalogne.
Santiago Abascal, le chef du parti Vox, fait un tabac en demandant l’interdiction des partis séparatistes, la suspension de l’autonomie de la Catalogne et l’arrestation de son président indépendantiste Quim Torra.
Dans son dernier meeting de campagne, vendredi soir à Madrid, ses supporters scandaient « Torra a la mazmorra! » (Torra au cachot!).
Parmi eux, Ana Escobedo affirmait : « j’ai toujours voté PP mais vu la situation, je crois qu’il faut employer la manière forte » avec la Catalogne et l’immigration.
Car Vox mène aussi campagne contre l’immigration, établissant un lien entre l’arrivée de migrants africains et une prétendue hausse de la criminalité en Espagne.

De son côté, Pedro Sanchez tente de mobiliser l’électorat de gauche contre la montée de Vox, qu’il présente comme un retour du franquisme. Il dénonce la droite qui n’a pas hésité à s’allier avec le nouveau parti d’extrême-droite pour prendre le contrôle de l’Andalousie, la région plus peuplée d’Espagne, de la région de Madrid, la plus riche, et de la mairie de la capitale.
« L’Espagne a besoin d’un gouvernement progressiste, pour tenir tête au franquisme, aux extrémistes et aux radicaux », a répété sans relâche le chef du gouvernement qui ne cache pas qu’il préfère gouverner seul en minorité, plutôt que de tenter de s’entendre avec Podemos.
Pedro Sanchez répète que les autres partis devraient laisser gouverner celui qui arrive en tête, en s’abstenant lors du vote de confiance de la chambre.
Jusqu’à présent, le Parti Populaire exclut de s’abstenir. Mais la plupart des analystes s’attendent à ce qu’il finisse in extremis par le faire, pour éviter la colère des électeurs.

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