L’Éthiopie expulse sept responsables de l’ONU pour ingérence

Accusés par Addis Abeba d’”ingérence”, sept responsables d’agences de l’ONU vont être expulsés d’Éthiopie dans les 72 heures pour ingérence, a annoncé jeudi le ministère des Affaires étrangères, alors que le conflit entre le gouvernement central et les forces du Tigré continue dans le nord du pays.

« En vertu des lettres adressées à chacun des sept individus listés ci-dessous, tous doivent quitter le territoire de l’Éthiopie dans les 72 prochaines heures », ajoute le ministère, citant les noms de sept responsables d’agences de l’ONU, dont le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

« Le ministère des Affaires étrangères de l’Éthiopie, dans des lettres publiées aujourd’hui, (…) a déclaré persona non grata sept personnes travaillant pour diverses ONG internationales en Éthiopie, pour ingérence dans les affaires internes du pays », a-t-il annoncé sur Facebook, citant les noms de sept responsables d’agences de l’ONU.

La guerre fait rage depuis plus de dix mois au Tigré, où le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée pour renverser les autorités régionales issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu’il accuse d’avoir orchestré des attaques contre des camps militaires fédéraux.

L’ONU alerte depuis plus de trois mois sur le fait que quelque 400 000 personnes à travers le Tigré ont « franchi le seuil de la famine« .

Les combats ont perturbé les récoltes dans cette région septentrionale qui se trouvait déjà en situation d’insécurité alimentaire. Certains combattants ont aggravé encore la situation en bloquant et pillant l’aide alimentaire.

Le TPLF a repris la majeure partie du Tigré fin juin. Les forces gouvernementales s’étaient alors pour la plupart retirées et le bureau d’Abiy Ahmed avait annoncé un cessez-le-feu humanitaire.

Mais très peu d’aide est arrivée dans cette région soumise à « un blocus de facto », avait estimé début septembre le coordinateur humanitaire par intérim de l’ONU pour l’Éthiopie, Grant Leaity, qui figure parmi les personnes expulsées.

Selon les États-Unis, moins de 10 % de l’assistance humanitaire nécessaire a pu être acheminée en août. Addis Abeba et le TPLF s’accusent mutuellement d’entraver l’acheminement de l’aide et d’affamer la population. La semaine dernière, l’ONU a affirmé que des centaines de camions d’aide humanitaire ne sont « pas revenus » du Tigré.

par: Arab Observer

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