L’ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan survit à une tentative d’assassinat
L’ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan était jeudi dans un état stable après avoir été blessé par balle lors d’un rassemblement politique dans le cadre d’une « longue marche » à travers le pays pour revenir au pouvoir.
Il s’agissait d’une « tentative de le tuer, de l’assassiner », a déclaré l’un de ses proches conseillers, Raoof Hasan.
L’ancien champion de cricket a été blessé à la jambe droite par des coups de feu tirés dans sa direction et dans celle d’autres officiels de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), qui se tenaient debout au sommet d’un conteneur placé sur un camion avançant lentement au milieu de la foule, près de Gujranwala (Est).
« Il y avait un gars devant le conteneur qui tenait ce pistolet automatique. Il a tiré une rafale. Tous ceux qui étaient debout au premier rang ont été touchés », a déclaré Fawad Chaudhry, ancien ministre de l’Information du gouvernement Khan, derrière lequel il se tenait.
Des gens ont tenté de saisir l’arme, a-t-il raconté. « Dans la bagarre, il a raté la cible. Il y avait énormément de sang sur le conteneur ». Une vidéo montre M. Khan et son équipe s’accroupissant brusquement alors que l’on entendait les tirs.
Selon M. Chaudhry, six personnes qui se tenaient sur le conteneur ont été touchées et un spectateur a été tué.
Dans un tweet, le président pakistanais, Arif Alvi, a dénoncé une « odieuse tentative d’assassinat ».
La ministre de l’Information, Marriyum Aurangzeb, a annoncé qu’un assaillant avait été appréhendé, et a confirmé l’authenticité d’une vidéo circulant en ligne dans laquelle il explique son acte.
« Je l’ai fait parce que (Khan) trompait le public. J’ai essayé de le tuer, j’ai fait de mon mieux », explique l’homme aux cheveux ébouriffés, les mains attachées dans le dos, à l’intérieur de ce qui semble être un poste de police.
La police n’a pas immédiatement commenté l’incident, ni confirmé les informations selon lesquelles un second assaillant aurait été tué.
Faisal Sultan, le docteur qui a soigné M. Khan à l’hôpital de Lahore, et son ancien conseiller santé quand il était chef du gouvernement, a confirmé qu’il était dans un état stable.
Le Premier ministre, Shehbaz Sharif, a déclaré « condamner fermement » cette attaque et « prier pour un prompt rétablissement d’Imran et des autres blessés ».
M. Khan, qui avait été renversé en avril par une motion de censure, mène depuis vendredi une « longue marche » rassemblant plusieurs milliers de ses supporteurs entre la ville de Lahore (est) et la capitale Islamabad, pour obtenir la tenue d’élections anticipées.
Imran Khan était arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.
Mais sous son mandat, la situation économique s’était dégradée et il avait perdu l’appui de l’armée, qui était accusée d’avoir contribué à le faire élire.
Ces derniers mois, il s’était plusieurs fois déclaré prêt à mourir pour son pays, et son entourage a souvent fait état de menaces à son encontre.
par: Arab Observer