L’extrême droite réalise une nette percée aux élections européennes

Les nationalistes eurosceptiques d’extrême droite réalisent une nette percée aux élections européennes notamment en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Autriche provoquant au passage un séisme en France avec une dissolution de l’Assemblée nationale et une incertitude sur l’orientation politique future de l’Union européenne avec un basculement net à droite.

La victoire aux élections européennes est revendiquée par le Parti populaire européen des chrétiens-démocrates (PPE) mené par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Selon les projections du Parlement européen à minuit, les deux groupes de l’extrême droite, Identité & Démocratie (I&D) et les Conservateurs Réformistes Européens (CRE) où siège Fratelli d’Italia, le parti de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni obtiendraient respectivement 60 et 70 sièges, soit un total de 130 sur 720.

Le Parti populaire européen remporte 186 sièges. L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) arrive en deuxième position, avec 133 sièges. Renew Europe obtient 82 sièges et les Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) 53 sièges.

Cela permet de former une majorité d’au moins 361 députés dans l’hypothèse d’une reconduction de la coalition actuelle avec le PPE, S&D et Renew.

La participation est estimée vers 22 heures à 51%.

La délégation belge au Parlement européen comptera un MR de plus et un Ecolo de moins, soit 3 sièges pour les libéraux et un seul pour les Verts. Ce gain des libéraux est sans doute à mettre sur le compte de « l’effet Wilmès », vu la popularité de l’ancienne Première ministre.

Tous les autres partis conservent le même nombre d’élus : 3 Vlaams Belang, 1 Open VLD, 2 PS, 2 Engagés-CSP, 2 PTB, 2 Vooruit, 3 N-VA, 1 Groen, 2 CD&V.

Le Rassemblement national (extrême droite) sort grand vainqueur des élections européennes en France dimanche, loin devant les listes macroniste et socialiste, selon les estimations du Parlement européens.

La liste menée par Jordan Bardella obtiendrait 31,5 des voix, près de 16 points devant les macronistes menés par Valérie Hayer (14,5%) et la liste PS-Place publique de Raphaël Glucksmann (14%).

La France Insoumise arriverait 4ème avec 10% des voix, devant la liste LR (7%). Les écologistes et Reconquête (parti d’Eric Zemmour) seraient légèrement au-dessus des 5%, mais courent toujours le risque de n’envoyer aucun eurodéputé au Parlement.

Suite aux résultats des élections européennes, le président Emmanuel Macron a annoncé la tenue d’élections législatives, réclamées par Jordan Bardella, vainqueur des européennes.

« Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second », a déclaré le chef de l’Etat dans une allocution télévisée après l’annonce des résultats. L’issue du scrutin européen « n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe », « la montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation », a-t-il ajouté.

Pour Benjamin Bilard du CRIPS, « on voit qu’il y a un enjeu qui n’est pas seulement européen en France, c’est aussi un test pour la majorité en place. Pour les formations d’Emmanuel Macron et de Jordan Bardella ou de Marine Le Pen si on considère qu’elle est la véritable patronne de cette formation politique qui ne cesse sa progression. D’une certaine manière, on voit très bien qu’elle poursuit cette stratégie de légitimation, de dédiabolisation pour conserver sa lancée, avec cette perspective de la présidence de la République lors de la prochaine élection ».

La liste écologiste menée par Marie Toussaint recueillerait un score très légèrement supérieur à 5% des voix, soit le seuil minimum pour obtenir des eurodéputés en France. Le sondeur Ipsos estime que les Verts français pourraient n’obtenir que 5,2% des voix, tandis que l’Ifop donne un score de 5,6%. Si ces scores sont confirmés, ils obtiendraient 5 sièges dans le nouveau Parlement européen contre 12 sièges auparavant.

Les estimations confirment la victoire de la présidente du Conseil italien avec de 28% pour son parti Figli d’Italia.

Le Parti démocrate (PD, centre-gauche), principal parti d’opposition, arrive en deuxième position avec 23%, suivi du Mouvement 5 Etoiles (populiste) dirigé par l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte avec 12%.

Les deux partenaires de coalition de Giorgia Meloni, la Ligue antimigrants de Matteo Salvini et Forza Italia, le parti conservateur fondé par Silvio Berlusconi et membre du Parti populaire européen (PPE), sont tous deux crédités d’environ 9% des voix.

Cette victoire annoncée de Giorgia Meloni, elle-même tête de liste et qui avait fait cette élection un référendum sur sa personne en demandant aux électeurs d’écrire simplement « Giorgia » sur leur bulletin, devrait donc confirmer son score de 26% aux législatives de 2022 qui l’avaient portée au pouvoir.

Sa progression par rapport aux européennes de 2019 est impressionnante : Fratelli d’Italia n’avait alors rassemblé que 6,44% des voix. A l’époque c’était la Ligue du très eurosceptique Matteo Salvini, alliée du Rassemblement national français à Strasbourg, qui s’était taillé la part du lion avec 34,26%.

Ce résultat devrait permettre à Girogia Meloni de renforcer son poids à Bruxelles, où elle est déjà parvenue à imposer certains de ses thèmes de prédilection, comme la lutte contre les arrivées de migrants en Europe. Contrairement à son allié le Premier ministre hongrois Viktor Orban, elle a aussi réussi à s’imposer comme une interlocutrice de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, notamment grâce à son positionnement pro-ukrainien.

En Hongrie, le Fidesz a recueilli plus de 43% des voix, sur la base de plus de la moitié des bulletins dépouillés, à comparer à un résultat de 52,5% au précédent scrutin de 2019.

Il pourrait s’agir de sa pire performance depuis le retour de Viktor Orban en 2010. Le dirigeant de 61 ans fait les frais de la fulgurante ascension du mouvement Tisza, mené par un ex-fonctionnaire entré en rébellion, Peter Magyar, en passe de remporter de 31 à 33% des suffrages et viendrait renforcer le PPE. Il devance de très loin l’alliance d’opposition de gauche qui fait 9%. La formation d’extrême droite Mi Hazank arrive juste sous les 5%.

Le scrutin a été marqué par une participation record de plus de 56%, à l’issue d’une campagne anxiogène.

Cette défaite de Viktor Orban a lieu dans un contexte de scandales entachant le gouvernement Fidesz, certains révélés par Péter Magyar.

« L’objectif du Fidesz est de rester au moins à 47%, explique Michaël Plastria du CRISP, celui du parti de Peter Magyar de passer la barre des 10% pour lui permettre de s’affirmer comme le challenger d’Orban pour s’imposer comme leader de l’opposition. Pour les petits partis Momentum et MKKP (un parti satirique) : l’enjeu est d’arriver à faire plus de 5% et donc parvenir à se qualifier. »

En Allemagne, la formation d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) aurait remporté 15,9% des suffrages selon les estimations, contre 11% en 2019.

Pour le chargé de recherche au Centre de recherche et d’information sociopolitiques Benjamin Biard, « conformément à ce qu’ont indiqué les derniers sondages, l’AfD progresse par rapport à 2019 avec 16% sur la base d’un sondage sortie des urnes mais dans une mesure bien moindre que ce qui était annoncé il y a encore quelques mois (plus de 20%) ».

« Au moins quatre facteurs permettent d’appréhender cette performance tout en nuance : l’intense mobilisation des derniers mois contre l’extrême droite, la concurrence du parti BSW de Sarah Wagenknecht (parti de gauche, russophile, eurosceptique et anti-immigration), les accusations de rémunération d’élus ou de collaborateurs par des régimes étrangers et la radicalité du parti et de plusieurs de ses membres. Par exemple, Björn Höcke a été condamné en mai 2024 pour avoir utilisé un slogan nazi. A cela, on peut ajouter la récente exclusion de l’AfD du groupe Identité & Démocratie. »

Les conservateurs ressortent en tête avec 30,2% des suffrages (28,9% en 2019) et le SPD, le parti du chancelier allemand Olaf Scholz, aurait obtenu 13,9% des voix (15,8% en 2019). Pour les sociaux-démocrates, c’est un revers cuisant. C’est le pire score jamais enregistré par ce parti pour ce scrutin. En 2019, le SPD avait déjà essuyé une défaite historique avec 15,8% des voix.

« C’est un résultat très amer pour nous », reconnaît Kevin Kuehnert, secrétaire général du SPD, ajoutant que son parti allait devoir se pencher sur les raisons de la faiblesse de la mobilisation de ses partisans.

Par contre Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne et tête de liste du Parti populaire européen (PPE) exulte : « Nous sommes à nouveau la force la plus puissante en Allemagne ».

En Autriche, le parti d’extrême droite est en tête selon les estimations du Parlement européens : le Parti de la Liberté (FPÖ) a 25,5% des suffrages, soit presque leur maximum historique de 1996, devant les conservateurs (ÖVP) avec 24,7% et le parti social-démocrate (SPO) avec 23,3%.

La montée du FPÖ qui aurait 6 sièges selon les estimations du Parlement européen se fait au détriment des conservateurs de l’ÖVP, avec 5 sièges. On note une stabilité relative des Verts et des sociaux-démocrates et une légère montée des libéraux de NEOS. Les Verts évitent la défaite qui était promise, du moins au niveau des sièges.

Benjamin Biard du CRISP rappelle que « ce scrutin intervient à la veille des élections législatives, prévues à l’automne. Membre du groupe I&D (notamment de Marine Le Pen) depuis ses origines, le FPÖ participe au renforcement de ce groupe politique ».

Laminé après le scandale de corruption de l’Ibizagate, le FPÖ n’avait décroché que trois sièges au Parlement européen en 2019, un chiffre qui devrait doubler dans le nouvel hémicycle. Depuis, il a remonté la pente sous la houlette d’un chef radical, Herbert Kickl.

Arrivé à la présidence du parti en 2021, il a su reconquérir les électeurs, notamment grâce à son discours antivaccin et défend la neutralité de l’Autriche, fustigeant le soutien accordé à l’Ukraine et les sanctions de l’Union européenne contre Moscou.

Les Pays-Bas qui ont déjà voté ce jeudi ont également enregistré sur base de sondages sortie des urnes une progression des populistes d’extrême droite du PVV de Geert Wilders avec 6 sièges (5 de plus qu’en 2019), parallèlement à une poussée du cartel GroenLinks-PvdA avec 8 sièges (1 de moins), ce qui en fait les deux principaux de contingents d’eurodéputés envoyés par les Pays-Bas.

Le PVV ne serait pas le plus grand parti néerlandais, ce qui constitue une surprise, mais ces estimations sont encore à vérifier sur base des résultats officiels ce dimanche soir.

En Espagne, selon les résultats officiels, le Parti Populaire (PP), principale formation de l’opposition espagnole, a obtenu environ 34% des voix et 22 sièges au Parlement européen contre environ 30% des voix et 20 sièges pour les socialistes.

En 2019, le dernier scrutin européen avait été largement remporté par les socialistes (21 sièges) devant le PP (13 sièges).

La formation d’extrême droite Vox a elle amélioré son score de 2019 en obtenant 6 sièges contre 4 il y a 5 ans et 9,62% des voix contre 6,21%.

« La fête est finie » (Se acabo la fiesta), une nouvelle formation classée à l’extrême droite et fondée par un youtubeur controversé, a totalisé environ 4,5% des voix et va faire son entrée au Parlement européen avec 3 députés.

« Confirmant les résultats nationaux précédents, le parti centriste antiséparatiste Ciudadanos confirme son effondrement, analyse Michaël Plastria du CRISP. L’extrême droite de Vox confirme sa progression prédite par les sondages mais sans bouleverser le paysage politique espagnol. Les séparatistes, dont le parti Junts de Carles Puigdemont, réunies sont en reflux. Petite surprise, le parti populiste d’extrême droite SALF (La fête est finie) obtiendrait 2,9%, gênant la progression de Vox sans toutefois le menacer à ce stade. »

Le camp du nouveau gouvernement portugais de droite modérée et l’opposition socialiste sont donnés au coude-à-coude. L’extrême droite aurait fait un score inférieur à celui des législatives de mars, selon plusieurs sondages sortie des urnes.

La liste de la coalition gouvernementale emmenée par un journaliste de 28 ans, Sebastiao Bugalho, et celle de la socialiste Marta Temido, ancienne ministre de la Santé pendant la pandémie de Covid, auraient toutes les deux recueilli environ 32% des voix, d’après les estimations.

Le parti d’extrême droite a fait un score 9,8%, contre celui de 18% réalisé aux législatives, et n’est pas assuré de devancer la formation libérale qui avait terminé en quatrième position en mars.

« La Pologne confirme sa recomposition politique après la chute du gouvernement PiS, analyse Michaël Plastria du CRISP. La plateforme civique centriste KO dont fait partie l’ancien président du conseil européen et nouveau premier ministre Donald Tusk et les centristes environnementalistes de PL2050/PSL confirmeraient leur succès des élections nationales. La gauche qui participe avec ces deux coalitions au gouvernement ne bénéficierait pas autant de la tendance et reculerait par rapport à 2019. »

« Le PiS, le parti ultraconservateur populiste passe d’une place dominante à la deuxième place derrière les centristes de Donald Tusk. Il se fait aussi concurrencer par sa droite par le mouvement Confédération, nationaliste et eurosceptique qui entre pour la première fois au parlement européen. Cette recomposition profite à la faction I&D de Marine Le Pen face à celle ECR de Giorgia Meloni dont le PiS constitue un allié majeur. »

Le Premier ministre polonais Donald Tusk, dont le parti est sorti vainqueur dimanche du scrutin européen, estime que son pays offre une « lueur d’espoir » pour l’Europe, qui contraste avec « la terrible tristesse » à Paris.

Le parti de droite Nouvelle Démocratie du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis arrive en tête des élections européennes avec 27,9% affichant un écart important par rapport à la gauche Syriza de Stefanos Kasselakis qui rassemble 14,9% (4 sièges), talonnée par les socialistes Pasok (12,8%, 3 sièges).

Le chef du gouvernement, réélu avec une majorité absolue il y a un an, rate toutefois son objectif de rassembler 33% des votes. C’est le score qu’avait enregistré son parti lors du dernier scrutin européen en 2019.

Le parti nationaliste Elliniki Lysi (Solution grecque) a rassemblé 9,4% des suffrages (2 sièges) et doublé son pourcentage par rapport à 2019.

Il est suivi du parti communiste grec KKE avec 9,3% (2 sièges) et de trois autres partis qui décrochent un siège chacun au Parlement européen: le parti orthodoxe Niki, le parti de gauche nationaliste Plefsi Eleftherias (Cap sur la liberté) et un nouveau parti nationaliste, Foni logikis (La Voix de la logique).

Crédité de plus de 19% par les estimations du Parlement européen, le candidat indépendant Fidias Panayiotou semble avoir réussi son pari à Chypre : se faire élire au Parlement européen.

Cet influenceur de 24 ans doit sa célébrité à quelques exploits comme arriver à faire un « hug » à Elon Musk, frauder dans les transports publics en Inde ou au Japon, ou resquiller au petit-déjeuner à l’hôtel. Le tout filmé pour faire un demi-milliard de vues sur YouTube ou TikTok.

Dans un contexte de coalition entre conservateurs et l’extrême droite qui entre au Parlement européen, les premiers sortent gagnants avec 6 sièges, les seconds décrochent leur premier siège.

Les verts croates, comme les verts lettons, parviennent à obtenir un siège malgré le reflux général des Verts en Europe.

Les Bulgares qui votaient aussi pour élire leurs députés ont nettement placé en tête les conservateurs, sans garantie cependant d’une sortie de l’impasse.

Le vent de changement qui soufflait à l’été 2020 est bel et bien retombé. Et celui qui avait été chassé du pouvoir après des manifestations contre la corruption, l’ex-Premier ministre Boïko Borissov, revient en force.

Avec 23% des voix selon les projections publiées dans la soirée par les instituts de sondage sur la base de dépouillements partiels, son parti Gerb devance nettement les réformateurs de la coalition Continuons le changement/Bulgarie démocratique (autour de 15%) qui n’ont pas réussi à maintenir l’élan après des manifestations massives contre la corruption à l’été 2020.

Boïko Borissov va-t-il pour autant réussir à former une majorité pour gouverner? Les négociations s’annoncent compliquées, les analystes évoquant déjà le spectre d’un septième vote à l’automne.

Vazrazhdane, un parti d’extrême droite radical (eurosceptique, pro-russe, antivax, anti-occidental et pour l’annexion de la Macédoine du Nord) confirme son émergence au niveau européen comme troisième force politique bulgare.

1TN (Il y a un tel peuple), un parti populiste de droite d’opposition à Borisov a été une des forces majeures de la crise politique pendant les années 2021 et 2022 est en perte de vitesse.

Le parti libéral slovaque d’opposition a créé la surprise en remportant les élections face à la formation Smer-SD du Premier ministre Robert Fico aux penchants pro-Poutine, gravement blessé récemment dans un attentat.

Dans un message publié sur son site Facebook, le parti Smer-SD de Robert Fico a présenté ses « félicitations au vainqueur de l’élection, Progresivne Slovensko » (Slovaquie progressiste), et aux membres du Parlement nouvellement élus.

En Finlande, sur base de résultats préliminaires à 82,3% du dépouillement, l’Alliance de gauche (gauche radicale, écosocialiste) et opposant à l’entrée de la Finlande dans l’OTAN, obtiendrait la deuxième place avec 17,5% des voix, derrière les conservateurs du Kok au pouvoir avec la coalition Kok-PS-SFP-KD.

Parmi ses alliés se trouvent le parti des Finlandais (PS) d’extrême droite eurosceptique et anti-OTAN qui connaît une réelle défaite si les chiffres se confirment, d’autant plus forte que les sondages lui prédisaient une progression.

Les alliés conservateurs et libéraux du gouvernement ne connaissent quant à eux pas de sanction. De même, les centristes du Kesk et les sociaux-démocrates du SPD se maintiennent. Enfin, les verts finlandais connaissent un reflux dans la tendance générale des verts européens.

Au Danemark, par contre, l’extrême droite est en baisse et les Verts finissent premiers, défiant les tendances européennes vis-à-vis des écologistes.

En Suède, l’extrême droite est aussi en baisse.

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