Le déclin de l’influence saoudienne au Liban au profit du Qatar
Le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohamed bin Abdel Rahman Al Thani, a déclaré, que son pays est prêt de soutenir le Liban à travers des projets économiques, et à faciliter les dialogues pour la formation du gouvernement libanais.
« Nous ne cherchons pas à torpiller l’initiative française, mais nous travaillons plutôt à compléter les efforts internationaux pour former le gouvernement libanais », a déclaré Ben Abdel Rahman.
Cette visite coïncide ainsi avec le retour à Beyrouth, de manière concomitante, de l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Walid Boukhari, au terme d’un long congé « diplomatique » qui reflétait le vif mécontentement de Ryad au sujet de la passivité des dirigeants libanais face à l’influence grandissante, et tentaculaire, du Hezbollah pro-iranien dans la vie politique libanaise, notamment au niveau des différents échelons du pouvoir et au sein de certaines administrations publiques.
Le long et difficile processus devant conduire à la formation d’un nouveau gouvernement au Liban demeure toujours dans l’impasse du fait des divergences entre le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri. Mais au cours des derniers jours, le Liban a été au centre d’intenses (et subites) démarches arabes et internationales au plus haut niveau, entreprises aussi bien à Beyrouth que dans plusieurs autres capitales au niveau des pays décideurs.
Dans le contexte actuel de la crise libanaise et de la présente conjoncture moyen-orientale, la visite du chef de la diplomatie qatari au Liban revêt une importance particulière. Elle marque d’abord un retour politique des pays du Golfe sur la scène libanaise après une longue période d’absence et de désintérêt (du moins public et officiel) à l’égard de la situation au Liban.
Le ministre qatari a souligné, en réponse à une question à sa sortie du palais présidentiel, mardi, qu’une conférence regroupant tous les protagonistes libanais n’était pas à l’ordre du jour. Il a toutefois mis l’accent sur la nécessité de former un nouveau gouvernement libanais dans les plus brefs délais, précisant qu’il s’agissait là d’une condition sine qua non à l’octroi d’une aide économique au Liban afin de lui permettre d’amorcer une sortie de crise.
Dans l’attente que se décante de façon plus claire la véritable portée de l’initiative de Doha, force est de relever que Saad Hariri a entrepris de son côté, de manière concomitante, une série de démarches dans plusieurs capitales étrangères. C’est ainsi que ce représentant de la communauté sunnite est arrivé dans la journée de mardi à Paris où il devrait être reçu mercredi par le président Emmanuel Macron et d’autres hauts responsables français.
Au cours des dernières semaines, il s’est ainsi entretenu avec les dirigeants des Emirats arabes unis, de Turquie et d’Egypte, en sus de la visite entamée hier, mardi, à Paris. Ces différentes démarches ont été axées sur les moyens d’accélérer la formation du gouvernement au Liban afin que le vaste chantier de redressement et de reconstruction puisse être, enfin, lancé.
par: Arab Observer