Liban: Des manifestants protestent contre la détérioration des conditions de vie
Des manifestants ont exprimé leur colère lundi dans la rue, à travers tout le Liban, afin de protester contre la détérioration de leurs conditions de vie alors que le pays n’en finit plus de s’enliser dans une crise socio-économique et financière meurtrière.
« Nous sommes en enfer »; « Je n’ai plus rien à perdre »; « Descends dans la rue et défends tes droits ».
A Beyrouth, la circulation a été bloquée à Verdun, Corniche Mazraa et au niveau de la place des Martyrs dans le centre-ville. Des dizaines de personnes présentes sur cette place centrale affirment être venues de tout le Liban pour exprimer leur « colère ».
Dans le Kesrouan, l’autoroute de Zouk-Jounieh a également été temporairement bloquée au niveau de Zouk Mosbeh à l’aide de voitures.
Au Liban-Nord, des protestataires ont coupé la route principale reliant Tripoli, Minié, Denniyé et le Akkar à l’aide de barricades et de camions, celle de Beddaoui avec des camions, et également l’entrée nord de Tripoli en face de l’hôtel de Palma.
Les accès menant à la place al-Nour à Tripoli où se sont rassemblés des dizaines de manifestants ont également été bloqués, rapporte notre correspondant dans la région Michel Hallak. « Peuple libanais, descends dans la rue et défends tes droits », scandait un groupe de militants.
« Nous appelons tous les habitants de Tripoli et le peuple libanais à descendre dans la rue », lançait notamment un homme, alors d’autres réclamaient « une révolution contre le président libanais, Michel Aoun », qui effectue lundi une visite officielle au Qatar pour l’ouverture de la Coupe arabe de football.
Dans le sud du Liban, des manifestants ont également coupé les routes au niveau de Saïda ainsi que les accès menant à diverses localités de la région, notamment à l’aide de bennes à ordures enflammées, l’armée était déployée en plusieurs points.
« Nous sommes descendus pour protester contre la classe politique corrompue qui a volé les biens du peuple libanais, qui nous a fait sombrer dans la faim. Comme l’avait prédit le président de la République, nous sommes en enfer », a déploré un homme parmi les manifestants bloquant une route au niveau de Saïda.
Les appels à la mobilisation avaient été massivement partagés sur les réseaux sociaux depuis dimanche soir, sans que l’on ne sache vraiment l’identité des groupes qui les ont lancés. Suite à ces appels, le ministre de l’Education, Abbas Halabi, a laissé aux écoles la responsabilité de décider si elles voulaient ouvrir ou non leurs portes lundi matin, de nombreuses écoles de la Békaa et de Saïda sont restées fermées en ce début de semaine.
En septembre 2020, le chef de l’Etat libanais avait averti que le pays se dirigerait « vers l’enfer » si un cabinet n’était pas formé. Bien qu’un gouvernement ait été mis en place par le Premier ministre, Nagib Mikati, le pays poursuit son effondrement pluridimensionnel.
par: Arab Observer