Libye: La Fraternité et le Conseil d’Etat s’emploient à aggraver la situation dans le pays
Sur fond d’accusations croissantes contre la Fraternité de Libye et le Conseil d’Etat d’aggraver la situation dans le pays, d’alimenter les querelles entre les parties, de contrecarrer les élections et les négociations de Genève, plusieurs villes libyennes ont été témoins, vendredi soir, de manifestations de colère exprimant leur rejet de mercenaires et milices armées, la rivalité des politiciens et la situation de vie existante.
Le siège du Parlement libyen à Tobrouk, dans l’est du pays, a été investi vendredi par des manifestants, qui exprimaient leur colère à l’égard des deux gouvernements, alors que les discussions menées par les présidents des deux Parlements rivaux libyens à Genève se sont achevées jeudi sans résultat tangible pour permettre de relancer le processus électoral.
Des images diffusées par les médias montraient d’épaisses colonnes de fumée noire se dégageant du périmètre de la bâtisse après que des jeunes protestataires en colère ont brûlé des pneus. D’autres médias ont affirmé qu’une partie du bâtiment a été brûlée. Le Parlement était vide lorsque les manifestants y sont entrés, vendredi étant jour chômé en Libye.
Un bulldozer conduit par un manifestant a défoncé une partie du portail de l’enceinte du bâtiment, facilitant l’irruption des manifestants à l’intérieur, selon les images. Des voitures de députés ont été incendiées. Plus tard, d’autres engins de chantier sont arrivés et ont commencé à défoncer des pans des murs du bâtiment.
D’autres manifestants, dont certains brandissaient des drapeaux verts de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi, jetaient en l’air des documents qu’ils ont récupérés dans les bureaux. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Kadhafi en 2011.
Cette manifestation a eu lieu alors que le pays est en proie depuis plusieurs jours à des coupures de courant, des pannes aggravées par le blocage de plusieurs installations pétrolières sur fond de querelles politiques entre camp rivaux.
D’autres manifestations similaires ont eu lieu vendredi à Tripoli et dans d’autres villes libyennes. Dans la capitale, des manifestants brandissaient des portraits d’Abdelhamid Dbeibah et de Fathi Bachagha barrés des X, signe de leur rejet.
Les manifestants sont sortis en portant des banderoles contre tous les partis politiques et les ont accusés de la détérioration des conditions de vie dans le pays, en raison des batailles politiques qui se déroulent en Libye.
Les milices fidèles à Dbeibah ont tenté de briser les manifestations, mais ont échoué car les manifestants ont insisté pour rester, appelant à un sit-in ouvert pour mettre fin à l’impasse politique actuelle.
La Chambre des représentants libyenne a affirmé le droit des citoyens à manifester pacifiquement et à exprimer leur opinion, selon un communiqué de la présidence de la Chambre des représentants.
De son côté, le Premier ministre sortant, Abdel Hamid Dabaiba, a exprimé son soutien aux manifestants et son approbation du départ de toutes les institutions, y compris le gouvernement.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars : l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le Parlement de Tobrouk .
Des scrutins présidentiel et législatif devaient initialement se tenir en décembre 2021 en Libye, pour couronner un processus de paix parrainé par l’ONU après des violences en 2020.
par: Arab Observer