L’Iran coupe Internet dans plusieurs villes en prévision d’une nouvelle vague de protestations

Les autorités iraniennes ont restreint l’accès à l’internet mobile dans plusieurs provinces, a rapporté mercredi l’agence de presse semi-officielle ILNA, l’Etat réagissant ainsi à de nouveaux appels à manifester jeudi circulant sur les réseaux sociaux.

L’accès à internet a été coupé ce mercredi dans plusieurs provinces iraniennes, a rapporté l’agence de presse Ilna, à la veille de commémorations lancées sur les réseaux sociaux en hommage aux personnes tuées lors des manifestations de mi-novembre déclenchées par une hausse du prix.

La restriction de l’accès à internet a été ordonnée par de hauts responsables sécuritaires, selon Ilna qui a attribué son information à une source au sein du ministère iranien de l’Information et des Télécommunications.
« Cette restriction sur l’accès à internet ne concerne que le trafic international sur les téléphones mobiles », a précisé cette source à Ilna.
Les sites internet nationaux resteront accessibles pendant la coupure, selon la même source.
D’après Ilna, la connexion internet sera restreinte notamment dans les provinces d’Alborz (nord), de Kordestan (ouest), de Fars et de Zanjan (nord), et la restriction devrait s’étendre à d’autres provinces.

L’agence est plus tard revenue sur ses informations, démentant que la coupure ait été décidée par de hauts responsables et le nom des provinces visées.
Des correspondants sur place à Téhéran ont rapporté des perturbations du réseau internet ce mercredi et NetBlocks, qui surveille la liberté d’accès à internet, a également évoqué les restrictions.
« Preuves d’interruption de l’internet mobile dans certaines parties de l’Iran depuis « , a écrit l’ONG sur son compte Twitter.
Ces coupures interviennent à la veille de commémorations prévues pour les victimes de violences survenues lors des manifestations de novembre contre la hausse du prix de l’essence.

Pendant la contestation, un black-out d’internet avait été imposé par les autorités, tandis que stations-service, commissariats, centres commerciaux, mosquées et bâtiments publics étaient incendiés ou attaqués, selon les médias locaux.
Les autorités doivent toujours publier un bilan des victimes, n’ayant jusqu’ici confirmé la mort que de cinq personnes, quatre membres des forces de l’ordre tués par des « émeutiers » et un civil.

De son côté, Amnesty International a fait part de plus de 300 morts lors de la répression des manifestations, évoquant une « horrible tuerie ».
Parmi eux, Pouya Bakhtiari, 27 ans, qui aurait été tué à Karaj, la capitale de la province d’Alborz.
Mardi, les membres de sa famille ont été arrêtés car ils « menaient un projet contre-révolutionnaire », selon l’agence de presse Mehr, proche des conservateurs modérés en Iran.

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