L’Iran divise toujours Trump et les Européens, malgré la pression de Macron

Donald Trump et les dirigeants européens restaient divisés dimanche sur la crise du nucléaire iranien, malgré le forcing du président français pour concilier leurs positions au G7 de Biarritz, où un mystérieux avion officiel iranien venait d’arriver.

Cet appareil, dont on ignore qui sont ses passagers, s’est posé dimanche à 14H13 (12H13 GMT) après avoir effectué le même périple européen que le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamamd Javad Zarif, selon le site de suivi du trafic aérien Flightradar24. Interrogé, la pésidence française, hôte du G7, n’a fourni aucune information à ce sujet.

Le dossier iranien était l’un des trois sujets phare du dîner de samedi des leaders du G7, où le président français estimait avoir convaincu ses collègues, y compris Donald Trump, d’afficher un front uni.

Lundi matin, le président français a ainsi cru pouvoir annoncer avoir obtenu l’accord de tous — Donald Trump compris — pour parler à l’Iran d’une même voix.

« Nous nous sommes mis d’accord sur ce qu’on va dire sur l’Iran. Il y a un message du G7 sur nos objectifs, et le fait qu’on les partage évite les divisions », a assuré dimanche matin le président français sur la chaîne de télévision LCI/TF1. « Nous avons acté d’une communication commune et d’une décision d’action qui permet de réconcilier un peu les positions », a-t-il ajouté.

« Il faut que dans les prochaines semaines on arrive à ce qu’il n’y ait pas de nouvelles décisions iraniennes qui soient contraires à cet objectif et qu’on arrive à ouvrir cette nouvelle négociation » avec l’Iran, a-t-il espéré.

Des sources diplomatiques concordantes ont précisé que les dirigeants du G7 avaient même « chargé Emmanuel Macron de discuter et d’adresser le message à l’Iran » pour faire avancer le dossier.Le président français a d’ailleurs assuré qu’entre les Européens, qui choisissent de rester dans l’accord sur le nucléaire iranien, et les Etats-Unis qui l’ont déchiré, les objectifs étaient finalement les mêmes, à savoir que l’Iran n’ait pas la bombe nucléaire et pour éviter la guerre.

Mais deux heures plus tard, Donald Trump a jeté un pavé dans la mare en démentant que les pays du G7 se soient mis d’accord sur un message commun à transmettre à l’Iran.

« Je n’ai pas discuté de cela », a-t-il dit en réponse à des journalistes.

Peu après, Emmanuel Macron s’est adressé à la presse pour tenter à nouveau d’aplanir les dissensions avec les Etats-Unis.

Choisissant des termes plus prudents, il a d’abord expliqué que « comme le G7 est un club informel, il n’y avait pas de mandat formel donné à l’un ou à l’autre ». « Chaque pays va continuer à agir chacun dans son rôle », a-t-il ajouté, en indiquant qu’il allait poursuivre ses efforts pour éviter une escalade entre Téhéran et Washington.

Jouant les médiateurs depuis des mois, Emmanuel Macron, qui s’entretient régulièrement avec le président iranien Hassan Rohani, a présenté samedi à Donald Trump un compromis pour sortir de l’impasse entre une position américaine inflexible qui applique de lourdes sanctions économiques et un Iran tenté de s’affranchir de l’accord.

Il lui a présenté l’option de permettre à Téhéran « pour une période limitée d’exporter une partie de son pétrole » en échange d’un retour à son engagement de ne pas enrichir d’uranium pour se doter de l’arme nucléaire.

Donald Trump, après avoir déchiré l’accord sur le nucléaire iranien en mai 2018 et rétabli de lourdes sanctions, exige de nouvelles garanties de l’Iran sur ses activités diplomatiques et militaires.

Soucieux de ne pas froisser ses interlocuteurs, Emmanuel Macron a souligné que, si la crise se résolvait, il était « prêt à dire que c’est grâce à…qui on veut! » car « le plus important » serait « qu’on ait réussi ».

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