L’OMS déclare une urgence de santé publique due au coronavirus

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété que l’épidémie du nouveau coronavirus apparu en Chine, et qui s’est étendue à plusieurs régions du monde, constitue « une urgence de santé publique de portée internationale ».

« Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles (…). Il ne s’agit pas d’un vote de défiance à l’égard de la Chine », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L’OMS a décidé jeudi soir à Genève, en Suisse, de lui attribuer ce statut, après la réunion d’un comité d’urgence d’une quinzaine d’experts. Le bilan de l’épidémie s’est alourdi à 170 victimes en Chine.

Dans le même temps, l’OMS a estimé qu’il n’y avait pas lieu de limiter les voyages et les échanges commerciaux avec la Chine. « L’OMS ne recommande pas de restreindre les voyages, les échanges commerciaux et les mouvements (de population, ndlr), et s’oppose même à toute restriction aux voyages », a nuancé le directeur de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse.

C’est une mesure exceptionnelle, décrétée seulement cinq fois par l’OMS.

Le Règlement sanitaire international, entré en vigueur en 2007, fournit un cadre à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour lutter contre les flambées épidémiques internationales en collaboration avec les pays touchés.

Il a introduit la création d’un comité d’urgence qui donne son avis au directeur général de l’OMS concernant les événements susceptibles de constituer une « urgence de santé publique de portée internationale ». La décision finale revient au directeur de l’OMS.

Une telle urgence s’entend, selon l’OMS, d’un « événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres Etats en raison du risque international de propagation de maladies et qu’il peut requérir une action internationale coordonnée ».

Cette définition implique que la situation est « grave, soudaine, inhabituelle ou inattendue; a des implications pour la santé publique dépassant les frontières nationales de l’Etat affecté; et pourrait nécessiter une action internationale immédiate ».

Lorsque l’état d’urgence est déclaré, le comité doit se réunir au moins tous les trois mois pour réévaluer la situation. Décréter l’alerte permet aussi d’homogénéiser la collecte et la surveillance des donnée ou de stimuler les recherches sur des traitements ou vaccins.

Selon un dernier bilan établi ce jeudi 30 janvier, le coronavirus 2019-nCoV a déjà tué 171 personnes et contaminé plus de 8.100 autres uniquement en Chine. L’épidémie s’est déjà propagée à plusieurs autres pays d’Asie, d’Europe ainsi qu’aux États-Unis.

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