L’OMS veut participer aux enquêtes sur les origines animales du virus
Les autorités sanitaires mondiales, sévèrement critiquées par les Etats-Unis pour ne pas avoir immédiatement saisi la gravité du nouveau coronavirus, ont appelé vendredi Pékin à les inviter à participer aux enquêtes sur les origines animales du virus. « L’OMS souhaiterait travailler avec des partenaires internationaux et, à l’invitation du gouvernement chinois, participer à l’enquête sur les origines animales du virus », a indiqué un porte-parole de l’organisation, Tarik Jasarevic, à l’AFP.
L’Organisation mondiale de la Santé, qui a jusqu’à présent couvert de louanges Pékin pour sa gestion de la crise, a expliqué vendredi qu’elle « croyait savoir qu’un certain nombre d’études visant à mieux comprendre l’origine de l’épidémie en Chine sont actuellement en cours ou prévues ». Mais « l’OMS ne participe pas actuellement à ces études en Chine », a souligné le porte-parole.
Fin janvier, une délégation de l’OMS conduite par son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus s’était rendue à Pékin pour rencontrer le président Xi Jinping et convenir de la visite en Chine d’une équipe internationale de scientifiques, y compris de l’OMS.
Quelques jours auparavant, les 20 et 21 janvier, des experts du bureau de l’OMS en Chine avaient pu effectuer une brève visite de terrain dans la ville de Wuhan, berceau de l’épidémie.
Partie de Chine en décembre, l’épidémie a contaminé depuis plus de 3,2 millions de personnes dans le monde et fait au moins 230.000 morts malgré le confinement de plus de la moitié de l’humanité qui a mis à terre l’économie planétaire, selon une compilation de bilans officiels établie par l’AFP.
Si un grand nombre de pays ou de dirigeants ont apporté leur soutien à l’OMS, certains ont commencé à émettre des doutes ou des critiques. Les Etats-Unis, qui ont suspendu leur financement à l’organisation, l’accusent d’avoir trop tardé à sonner le tocsin afin de ne pas froisser Pékin.
Donald Trump a dit jeudi envisager de nouvelles taxes punitives contre Pékin après avoir acquis la certitude que le nouveau coronavirus provenait d’un laboratoire hautement sensible de Wuhan, et non d’un marché local d’animaux.
Selon l’OMS, les enquêtes en cours en Chine portent notamment sur des cas de personnes malades « dont les symptômes ont commencé à se manifester à Wuhan et dans ses environs à la fin de 2019, sur des échantillons pris dans les environs des marchés et des fermes des régions où les premiers cas humains ont été identifiés, et (…) sur des espèces sauvages et animaux d’élevage vendus sur ces marchés ».
Les résultats de ces études sont « essentiels pour prévenir toutes nouvelles introductions zoonotiques du virus qui cause le Covid-19 chez les humains », a expliqué le porte-parole de l’OMS.
L’agence spécialisée de l’ONU indique qu’elle continue de collaborer avec des experts en santé animale et santé humaine, avec des pays et d’autres partenaires afin « d’identifier les lacunes et les priorités en matière de recherche pour la lutte contre le Covid-19, y compris l’identification éventuelle de la source du virus en Chine ».
par: Arab Observer