L’ONU: Il n’y a pas de solution militaire à la crise syrienne
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a une nouvelle fois appelé vendredi à une cessation immédiate des hostilités dans la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, qui ont entraîné le déplacement forcé de centaines de milliers de personnes.
« Il est crucial de briser le cercle vicieux de la violence et de la souffrance. J’ai appelé à plusieurs reprises à un cessez-le-feu immédiat à Idlib pour mettre fin à la catastrophe humanitaire et maintenant aussi pour éviter une escalade incontrôlable », a dit M. Guterres lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York.
« Il n’y a pas de solution militaire à la crise syrienne. La seule solution possible reste politique », a-t-il ajouté. « Ce cauchemar humanitaire (…) doit cesser. Cela doit s’arrêter maintenant ».
Il a souligné que près de 900.000 personnes – la grande majorité des femmes et des enfants – ont fui en raison des récents combats et que centaines de personnes ont été tuées. « Des jeunes enfants meurent de froid », a-t-il dit.
« Les combats progressent désormais dans les zones où les concentrations de population sont les plus élevées », a-t-il ajouté, déplorant que le droit international humanitaire et la protection des civils soient systématiquement ignorés.
On estime que 2,8 millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie ont besoin d’une aide humanitaire.
Dans ce contexte, l’ONU a révisé ses plans d’assistance et estime avoir besoin d’un montant supplémentaire de 500 millions de dollars afin de couvrir les besoins des personnes nouvellement déplacées au cours des six prochains mois.
Le Secrétaire général a rappelé que la zone de désescalade d’Idlib a été créée en 2017 et a fait l’objet d’un autre mémorandum entre la Russie et la Turquie en septembre 2018, le mémorandum de Sotchi.
Cependant, fin février 2019, l’accord a commencé à faiblir, malgré plusieurs renouvellements de cessez-le-feu au cours des mois suivants, le plus récemment le 12 janvier.
« Pendant près d’un an, nous avons vu une série d’offensives terrestres du gouvernement syrien appuyées par des frappes aériennes russes. Ce mois-ci, des affrontements meurtriers ont eu lieu à plusieurs reprises entre les forces gouvernementales turques et syriennes », a déploré le Secrétaire général de l’ONU. « Tout cela signifie qu’en plus d’une situation humanitaire dramatique et se détériorant, nous sommes désormais confrontés au risque d’une confrontation de plus en plus grave aux conséquences de plus en plus imprévisibles ».