L’ONU: Shireen Abu Akleh tuée par un tir des forces de défense israéliennes

Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a affirmé, vendredi 24 juin, que la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh avait été tuée le 11 mai par un tir des forces de défense israéliennes.

La journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh a été tuée le 11 mai par un tir des forces de défense israéliennes, a conclu le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme. Israël a cependant réaffirmé ensuite qui était « impossible » de déterminer comment la journaliste avait été tué.

« Toutes les informations que nous avons recueillies, y compris de l’armée israélienne et du procureur général palestinien, corrobore le fait que les tirs qui ont tué Madame Abu Akleh, et blessé son collègue Ali Sammoudi provenait des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes », a déclaré Ravina Shamdasani, lors d’un point-presse à Genève.

« Nous n’avons trouvé aucune information suggérant qu’il y ait eu une quelconque activité de Palestiniens armés à proximité des journalistes », a-t-elle souligné, estimant qu’il était « profondément troublant que les autorités israéliennes n’aient pas ouvert d’enquête judiciaire ».

« La haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, continue d’exhorter les autorités israéliennes à ouvrir une enquête pénale sur le meurtre de Mme Abu Akleh et sur tous les autres meurtres et blessures graves commis par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre à Gaza. » Selon le Haut-commissariat, depuis le début de l’année, les forces de sécurité israéliennes ont tué 58 Palestiniens en Cisjordanie, dont 13 enfants.

« Le droit international des droits de l’Homme exige une enquête rapide, approfondie, transparente, indépendante et impartiale sur tout recours à la force entraînant la mort ou des blessures graves. Les auteurs doivent être tenus responsables », a souligné Ravina Shamdasani.

La journaliste palestino-américaine portait une veste pare-balles sur laquelle était inscrit le mot « presse », ainsi qu’un casque de protection, lorsqu’elle a été atteinte d’une balle juste sous la coupe de son casque. Un autre journaliste sur place a été blessé par balle.

Les services de Michelle Bachelet ont conclu que les journalistes avaient choisi une approche « les rendant visibles aux forces israéliennes déployées dans la rue ». « Nos conclusions indiquent qu’aucun avertissement n’a été émis et qu’aucune fusillade n’avait lieu à ce moment et à cet endroit », a précisé Ravina Shamdasani, indiquant que les journalistes portaient des équipements de protection clairement marqués. C’est à ce moment là que plusieurs tirs au coup par coup et en provenance des forces israéliennes les ont visés, a-t-elle précisé.

Quelques heures après la déclaration de l’ONU, l’armée israélienne a toutefois réaffirmé qu’il était « impossible » de déterminer comment Shireen Abu Akleh avait été tuée. La reporter de la TV du Qatar Al Jazeera « n’a pas été intentionnellement abattue par un soldat israélien et il est impossible de déterminer si elle a été tuée par un homme armé palestinien tirant aveuglément dans le secteur où elle se trouvait, ou par inadvertance par un soldat israélien », a indiqué l’armée dans un communiqué.

Le procureur en chef palestinien avait affirmé le 26 mai que la journaliste vedette de la chaîne Al-Jazira avait été la cible d’un tir de soldat israélien. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et la chaîne qatarie Al-Jazira accusent également Israël d’avoir tué Shireen Abu Akleh le 11 mai 2022 aux abords du camp de réfugiés de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes où les forces israéliennes menaient ce jour-là un raid.

par: Arab Observer

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