L’ONU: Une opération terrestre à Rafah serait une tragédie sans nom
Une opération terrestre de l’armée israélienne dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, serait une tragédie sans nom, a mis en garde le le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths dans un communiqué.
La vérité est qu’une opération terrestre à Rafah sera tout simplement une tragédie sans nom. Aucun plan humanitaire ne peut contrer cela. Le reste n’est que détail, a déclaré M. Griffiths, après les déclarations du Premier ministre israélien réitérant son intention d’entrer dans Rafah.
Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a également appelé mardi la communauté internationale à mettre pression sur Israël pour empêcher une éventuelle opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Guterres a déclaré lors d’une conférence de presse au siège des Nations unies à New York que l’offensive terrestre à Rafah constituera une escalade intolérable et provoquera la mort et le déplacement de milliers de civils, implorant les autorités israéliennes de ne pas s’y engager.
Il a appelé tous ceux qui ont de l’influence sur Israël à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher cette attaque.
M. Netanyahu a lancé cet avertissement en dépit de la réprobation de nombreuses capitales, à commencer par Washington, et d’organisations humanitaires qui redoutent des pertes civiles massives en cas d’offensive sur cette ville devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens.
Le monde appelle depuis des semaines les autorités israéliennes à épargner Rafah, mais une opération terrestre se profile à l’horizon immédiat, estime M. Griffiths.
Pour les centaines de milliers de personnes qui ont fui vers l’extrême sud de Gaza pour échapper à la maladie, à la famine, aux charniers et aux combats directs, une invasion terrestre entraînerait encore plus de traumatismes et de morts , souligne le responsable qui va quitter ses fonctions dans quelques semaines.
Pour les agences qui luttent pour fournir une aide humanitaire malgré les combats, les routes impraticables, les munitions non explosées, les pénuries de carburant, les retards aux points de contrôle et les restrictions israéliennes, une invasion terrestre porterait un coup désastreux , estime M. Griffiths.
Plus de six mois après le déclenchement de la guerre israélienne, de vastes pans de Gaza sont en ruines, poussant 85 % de la population de l’enclave à se déplacer à l’intérieur du territoire, dans le cadre d’un blocus paralysant visant les denrées alimentaires, l’eau potable et les médicaments, d’après les données de l’ONU.