L’OPEP baisse sa production et les prix du pétrole s’envolent
L’OPEP+ a annoncé une réduction surprise de la production de pétrole de plus d’un million de barils par jour, et abandonne ainsi ses promesses d’un approvisionnement stable.
Selon l’organisation, il s’agit d’une réduction significative pour stabiliser les prix. Mais ses conséquences inquiètent les experts.
Les prix du pétrole montaient en flèche, ce lundi 3 avril, au lendemain de la décision surprise de plusieurs pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) de procéder à une importante coupe de leur production de brut.
Plusieurs grands pays exportateurs de pétrole ont annoncé, dimanche 2 avril, à la surprise du marché, une réduction dès mai de leur production de brut, et ce, jusqu’à fin 2023. Cette coupe de plus d’un million de barils par jour, annoncée dimanche par l’Irak, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman, le Koweït et le Kazakhstan, débutera en mai et durera jusqu’à la fin de l’année.
La Russie a quant à elle précisé qu’elle prolongerait jusqu’à la fin de l’année sa réduction de production de pétrole brut de 500.000 barils déjà annoncée.
L’annonce intervient alors que de nombreuses régions du monde luttent toujours contre une inflation élevée. Celle-ci a récemment baissé dans certains pays occidentaux, en partie à cause de la baisse des prix du pétrole.
La récente crise bancaire avait en effet lourdement pesé sur les prix du pétrole et des matières premières, les investisseurs préférant s’éloigner des actifs à risque, plus volatils, en période d’incertitudes.
Un nouveau rebond du brut pourrait inverser cette tendance, et ferait pression sur les banques centrales qui envisageaient de baisser les taux d’intérêt.
« La crise financière qui a commencé aux États-Unis au cours des deux ou trois dernières semaines et en Europe avec le Credit Suisse a augmenté les possibilités pour les économies développées d’entrer en récession plus rapidement et plus tôt que les gens ne le pensaient et peut-être pour plus long. La deuxième raison principale, à mon avis, est que la réouverture de la Chine, où tout le monde soupçonnait que la Chine allait rebondir en termes de demande économique, est probablement plus lente que prévu » explique Ali Yasin, expert en marchés de capitaux.