L’opposition kosovare en tête des résultats des élections législatives
Selon des résultats partiels des législatives au Kosovo dimanche, L’opposition kosovare, la gauche et le centre droit arrivent en tête devant les partis au pouvoir, tenus par d’anciens vétérans de la guerre contre la Serbie surnommés « les commandants ».
Les électeurs ont sonné l’heure du changement au Kosovo. Appelés à voter dimanche 6 octobre, ils ont placé l’opposition en tête des législatives et ont infligé une lourde défaite aux anciens chefs de la guérilla après une décennie de pouvoir.
Durant ces dix ans, le pays s’est enfoncé dans une profonde crise socio-économique sans obtenir une pleine reconnaissance internationale de sa souveraineté. La Serbie refuse toujours de reconnaître l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province, majoritairement peuplée d’Albanais.
« L’heure est venue ! L’heure est venue ! », a lancé dans le centre de Pristina le leader de l’opposition la gauche (Vetevendosje), Albin Kurti, à ses partisans devant qui il s’est présenté dans les habits de « Premier ministre du Kosovo ».
Après le dépouillement de près de 95 % des votes, son parti de gauche devance de justesse (25,81 %) l’autre grande formation d’opposition, la LDK (centre droit, 24,95 %), à bonne distance des deux principales composantes de la coalition au pouvoir, le PDK du président Hashim Thaçi (21,27 %) et l’AAK du Premier ministre sortant Ramush Haradinaj (11,5 %). La commission électorale devait annoncer lundi les résultats officiels, avant d’éventuels recours.
Privé de la majorité absolue des 120 sièges à pourvoir (dont dix pour la minorité serbe), Albin Kurti, 44 ans, va s’employer à trouver un accord de coalition avec la tête de liste de la LDK, Vjosa Osmani, 37 ans.
Durant la campagne, les deux leaders avaient laissé entendre qu’ils pourraient former une coalition pour écarter du pouvoir les « commandants ».
Après avoir mené la lutte de la guérilla contre les forces serbes (1998-99, 13 000 morts), les « commandants » sont rendus responsables par une grande partie du 1,8 million d’habitants (dont plus de la moitié ont moins de 25 ans), du chômage qui touche un quart de la population, d’une corruption et d’un clientélisme endémiques, de services publics désastreux.
Les nouveaux dirigeants de l’opposition du Kosovo seront confrontés à un double défi : ne pas décevoir la population, mais aussi répondre aux exigences des Occidentaux qui attendent une résolution du conflit avec la Serbie, une des principales sources d’instabilité en Europe.l’oppo