L’opposition turque publie un demi-million d’observateurs pour les élections

Par crainte de truquer les élections turques, les principaux partis de l’opposition turque entendent déployer plus un demi-million de personnes pour surveiller les opérations de vote les plus importantes des élections auxquelles la Turquie sera témoin le 14 mai.

« Nous mobilisons jusqu’à un demi-million de personnes dans 50 000 bureaux de vote, dont 192 000 urnes à travers la Turquie », a déclaré Oğuz Kaan Salıcı, chef adjoint du CHP, aux journalistes à Istanbul, ajoutant que parmi ces personnes se trouvaient des avocats et des bénévoles.

Il a ajouté qu’il y avait de « sérieuses inquiétudes » quant à l’intégrité de l’élection, y compris d’éventuels problèmes techniques lors du vote ou du dépouillement le jour du scrutin.

Lors des élections précédentes, y compris les élections locales de 2019, l’agence de presse publique Anadolu a été critiquée pour avoir prétendument manipulé des données.

Salıcı a ajouté que la coalition partagera ses données des sondages séparément.

Malgré les craintes de manipulation, l’opposition est convaincue qu’elle gagnera l’Alliance populaire du président Recep Tayyip Erdogan, donnant au monde « un exemple de renversement d’un leader populiste autocratique par des élections démocratiques ».

L’opposition veut revenir à un système parlementaire dans lequel les pouvoirs de l’exécutif seront confiés à un Premier ministre élu par le Parlement. Le président sera élu pour mandat unique de sept ans.

« Changer de régime ne sera pas simple en raison du seuil parlementaire très élevé des 3/5 nécessaire pour les révisions constitutionnelles », estime toutefois Bertil Oder, professeure de droit constitutionnel à l’université Koç d’Istanbul.

L’opposition promet une « justice indépendante et impartiale » et la libération de nombreux prisonniers dont le mécène Osman Kavala, condamné à la prison à vie.

Kemal Kılıçdaroğlu affirme aussi qu’il fera libérer Selahattin Demirtas, chef de file du parti prokurde HDP (Parti démocratique des Peuples) et bête noire du président Erdogan, emprisonné depuis 2016 pour « propagande terroriste ».

L’Alliance nationale, qui compte en son sein le Bon Parti, influente formation nationaliste, n’a toutefois fait aucune proposition concrète pour résoudre la question kurde.

L’opposition veut raviver la liberté d’expression et celle de la presse, très largement reprise en main. Son dirigeant souhaite abolir le délit d' »insulte au président », qui a permis d’étouffer les voix dissonantes, promettant aux Turcs qu’ils pourront le « critiquer très facilement ».

par: Arab Observer

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