L’Otan préoccupée par les ambitions de la Chine et la Russie

Dans son communiqué final, l’Otan, dont le sommet annuel s’est tenu lundi à Bruxelles, se dit « préoccupée » par les ambitions déclarées de la Chine et par « la menace grandissante » représentée par le renforcement militaire de la Russie.

La déclaration adoptée à l’issue de la réunion traduit les préoccupations des alliés: la Russie, la Chine, les nouvelles menaces dans l’espace et le cyberespace, le terrorisme, la montée des régimes autoritaires. Le texte long de 45 pages compte 79 points.

La Russie reste la préoccupation numéro un de l’Alliance. « Nous allons adresser un message important à Moscou : nous restons unis et la Russie ne saura pas nous diviser », a prévenu le secrétaire général de l’Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg.

« Tant que la Russie ne montre pas qu’elle respecte le droit international et qu’elle honore ses obligations et responsabilités internationales, il ne peut y avoir de retour à la normale », ont averti les Alliés. Mais « nous restons ouverts à un dialogue périodique et substantiel », ont-ils assuré.

La Chine est également devenue une source de préoccupation. « Les ambitions déclarées de la Chine et son comportement déterminé représentent des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance », ont affirmé les alliés.

Mais pas question d’une nouvelle guerre froide. « La Chine n’est pas notre adversaire, notre ennemi », a soutenu Jens Stoltenberg. « Mais nous devons faire face aux défis posés par la Chine pour notre sécurité », a-t-il souligné.

« Nous constatons que la Russie et la Chine coopèrent de plus en plus ces derniers temps, tant sur le plan politique que militaire. Cela représente une nouvelle dimension et un défi sérieux pour l’Otan », a-t-il expliqué.

Emmanuel Macron, le président français, a ainsi appelé à « ne pas confondre les objectifs, L’Otan est une organisation militaire, le sujet de notre rapport à la Chine n’est pas que militaire, l’Otan est une organisation qui concerne l’Atlantique nord, la Chine a peu à voir avec l’Atlantique nord », a-t-il dit lors d’une conférence de presse. « Et donc je pense qu’il est très important de ne pas nous disperser et de ne pas biaiser le rapport à la Chine. »

« L’Alliance doit se consulter davantage et investir mieux », a plaidé Jens Stoltenberg. Les Européens s’y disent prêts après avoir obtenu la reconnaissance de leur contribution à la sécurité collective.

« Il y a une prise de conscience croissante, ces deux dernières années, que nous avons de nouveaux défis », avait souligné le président américain Joe Biden à son arrivée pour son premier sommet au siège de l’Alliance à Bruxelles, en insistant sur « la nécessité d’une plus grande coordination » entre alliés.

Encore faut-il que les Américains les jugent « fiables » : 21 pays de l’UE sont membres de l’Otan, mais huit seulement tiennent l’engagement de consacrer 2 % de leur PIB à leurs dépenses militaires. La France est du nombre, pas l’Allemagne, ni l’Italie, ni l’Espagne.

par: Arab Observer

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