L’Ouganda et l’Égypte ont signé un accord militaire
L’Ouganda et l’Égypte ont signé cette semaine un accord de partage de renseignements militaires « pour combattre le terrorisme ». Cette entente entre les deux pays traversés par le Nil intervient en pleine querelle autour des eaux du fleuve, en raison du barrage de la Renaissance construit par l’Éthiopie.
Un accord militaire sans lien avec l’échec des discussions autour du grand barrage de la Renaissance, précise Deo Akiiki, porte-parole ougandais du ministère de la Défense : « La signature de cet accord fait suite à une réunion en décembre avec l’agence égyptienne des renseignements. Même si des tensions existent entre l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan, cela ne doit pas nous empêcher de coopérer avec l’Égypte. Les renseignements que nous allons partager avec le Caire vont bénéficier à tout le continent et cela ne doit pas inquiéter nos alliés éthiopiens. »
C’est un rapprochement néanmoins étonnant pour certains analystes, d’autant plus que l’Ouganda a longtemps été un allié de l’Éthiopie, ennemi de l’Égypte.
« Ce qui affecte les Ougandais affectera l’Égypte », c’est ainsi que le numéro deux du renseignement militaire égyptien, Sameh Saber El-Degwi, a qualifié dans un communiqué de l’armée ougandaise l’accord signé mercredi. Les deux pays partagent en effet les eaux du Nil.
Cette attitude est critiquée par Fadi Comair, spécialiste de l’hydrologie à l’UNESCO : « L’Éthiopie est en train de faire de la surenchère, car en Éthiopie il y a des élections et il va falloir mobiliser le peuple autour d’une chose importante qui est ce barrage. Il va falloir reprendre directement les pourparlers, car si jamais ce remplissage a lieu sans une coopération entre les nations, on risque d’avoir malheureusement un conflit autour du Nil bleu. »
Un nouveau round de négociations tripartites en République Démocratique du Congo n’a pas permis de dégager un accord mardi 6 avril.
par: Arab Observer