L’UE étudie des options pour contraindre Ankara à respecter ses obligations
Le ministre des Affaires étrangères de l’UE , Josep Borrell, a déclaré lundi que la situation en Libye restait préoccupante et que le régime turc devait mettre fin à toutes ses pratiques déstabilisatrices dans la région méditerranéenne. et il a ajouté que les récents mouvements turcs en Méditerranée ont affecté les relations entre Ankara et l’Union européenne. »
L’UE a manifesté son mécontentement lundi face aux agissements de la Turquie et étudie des options pour contraindre Ankara à respecter ses obligations internationales.
Josep Borrell a précisé que : « Nos relations avec la Turquie sont mises à mal avec les mesures unilatérales de la Turquie qui vont contre nos intérêts », a-t-il souligné. « Ces mesures doivent cesser », a-t-il averti.
M. Borrell s’est rendu à Ankara il y a une semaine et ses entretiens avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu ont été difficiles.
Plusieurs ministres ont dit leur préoccupation et leur inquiétude face aux décisions prises par le pouvoir turc.
La Turquie soutient militairement le gouvernement d’union nationale en Libye et est accusée de violer l’embargo des Nations unies sur les livraisons d’armes à ce pays.
Ankara mène par ailleurs des forages dans la zone économique maritime de Chypre jugés illégaux et sanctionnés par l’UE.
La Turquie combat en Syrie les forces kurdes, alliées à la coalition internationale contre l’Etat islamique, à laquelle appartiennent plusieurs membres de l’UE.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est par ailleurs accusé de violer les droits de l’homme dans son pays et sa décision de transformer en mosquée l’ex-basilique Sainte-Sophie, un haut lieu de l’orthodoxie, est vécue comme une « provocation » en Grèce.
Josep Borrell l’a invité à « reconsidérer et a annuler la décision » de convertir à nouveau Sainte Sophie en mosquée.
Josep Borrell a indiqué étudier des options qui pourraient être soumises aux ministres lors de leur réunion informelle fin août en Allemagne.
« Il y a une grande unité de vues pour avoir des clarifications de la part d’Ankara, s’agissant du respect de la souveraineté des Etats européens, comme des engagements pris lors de la Conférence sur la Libye à Berlin, en particulier en ce qui concerne le respect de l’embargo sur les armes », a confirmé le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian dans un communiqué.
« Nous avons demandé au Haut Représentant, Josep Borrell, de nous faire rapidement des propositions sur les options et leviers possible », a-t-il précisé.
Des sanctions sont considérées pour les violations avérées de l’embargo de l’ONU en Libye, a-t-on précisé de source diplomatique.
par: Arab Observer