l’UE discutent de la création d’une force de réaction rapide européenne
Les ministres de la Défense de l’UE ont discuté jeudi de la création d’une force de réaction rapide européenne, après que le retrait américain d’Afghanistan a souligné les carences militaires du Vieux Continent.
Les scènes de chaos à l’aéroport de Kaboul qui ont suivi la prise du pouvoir par les talibans et la dépendance des Européens pour l’évacuation de leurs ressortissants à l’égard des États-Unis ont suscité une prise de conscience.
Les appels se sont multipliés ces derniers jours pour que le bloc de 27 pays de l’Union européenne développe sa capacité de défense commune afin de répondre rapidement aux crises.
« L’Afghanistan a démontré que nos déficiences en matière d’autonomie stratégique ont un coût et que la seule manière de progresser est de combiner nos forces et de renforcer non seulement nos capacités mais aussi notre volonté d’agir », a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à l’issue d’une réunion au château de Brdo (nord de la Slovénie).
« Si nous voulons être en mesure d’agir de façon autonome et ne pas être dépendants de choix faits par d’autres, fussent-ils nos amis et alliés, alors nous devons développer nos propres capacités », a-t-il ajouté, en martelant qu’il n’y avait « pas d’alternative ».
Les ministres européens ont examiné jeudi une proposition – présentée en mai – visant à mettre sur pied une force de 5 000 hommes dans le cadre d’une révision de la stratégie de défense de l’UE. Borrell espère obtenir un feu vert des États membres lors d’une nouvelle réunion consacrée à la défense le 16 novembre.
L’UE est divisée depuis des années sur le rôle qu’elle devrait jouer en matière de défense, notamment en raison des fortes réticences des pays de l’Est, très attachés au parapluie de l’Otan et à la protection américaine face à Moscou. Les discussions ont été relancées après la sortie du Royaume-Uni, fermement opposé à la perspective d’une armée européenne.
De sérieux doutes subsistent sur la capacité des Européens à faire aboutir un tel projet, l’UE n’ayant jamais été en mesure d’utiliser un système de « groupements tactiques » mis en place en 2007 mais qui requiert l’unanimité des États pour être activé. Interrogé sur la création d’une nouvelle force militaire européenne, Borrell a défendu « quelque chose de plus opérationnel », après l’échec des groupements tactiques.
Le ministre slovène de la Défense, Matej Tonin, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a appelé à la création d’un nouveau système qui permettrait d’envoyer des troupes de « pays volontaires » au nom des Vingt-Sept si une majorité d’États membres l’acceptait, au lieu de l’unanimité requise pour les groupements tactiques.
par: Arab Observer