L’UE divisée sur la demande de mandats d’arrêt de la CPI
La demande de mandats d’arrêt formulée par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, à l’encontre Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et de son ministre de la Défense, Yoav Gallant, divise l’Union européenne (l’UE).
Les Etats membres ne partagent pas la même analyse après la demande du procureur de la Cour pénale internationale d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et le ministre israélien de la Défense.
Pour certains pays membres, le problème est que la CPI mette sur un pied d’égalité des responsables issus d’un pays démocratique et le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les 27, et dont trois dirigeants sont aussi visés par des mandats d’arrêt.
« Il est très étrange que le Premier ministre d’un État démocratique soit mentionné ici dans le même souffle que les terroristes du Hamas qui ont en fait causé un massacre sans précédent dans l’histoire », souligne Karoline Edtstadler, ministre autrichienne en charge des Affaires européennes.
« Il reste à voir comment la Cour pénale internationale réagira à la demande du procureur. »
D’autres capitales, dont Paris, Bruxelles et Dublin appellent au respect de l’indépendance de la Cour pénale internationale. Ces pays souhaitent que la Cour poursuive son enquête.
« Il est clair que le procureur a pris sa décision, après avoir effectué un travail considérable. Il est très important, de mon point de vue et du point de vue irlandais, que nous permettions aux tribunaux de faire tout le travail qu’ils souhaitent faire à ce stade », explique Jennifer Carroll MacNeill, secrétaire d’Etat irlandaise chargée des Affaires européennes.
Le procureur de la CPI demande des mandats d’arrêt contre trois dirigeants du Hamas pour crime de guerre, crime contre l’humanité, prise d’otage et viol lors de l’attaque du 7 octobre. Parmi les charges contre l’Etat hébreu, Karim Khan évoque des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité comme l’extermination, la famine, le refus d’apporter des secours humanitaires, le ciblage délibéré de civils dans un conflit.
» ll s’agit d’appliquer la loi et de rechercher les responsables des crimes commis. Et vous savez, que les gens soient démocratiquement élus ou non, qu’ils réagissent à un attentat terroriste ou non, ce ne sont pas des considérations qui excuseraient des violations graves de ces lois internationales », précise Anthony Dworkin, analyste au European Council on Foreign Relations.
« ll s’agit simplement de faire respecter l’État de droit. »
Les Etats-Unis soutiennent Israël et évoquent une décision scandaleuse de la Cour pénale internationale. Le procureur de la CPI assure disposer de différentes preuves dépassant le seuil requis pour les mandats d’arrêt demandés.