L’UGTT tient une séance de négociation avec le gouvernement tunisien
En marge d’une conférence de presse tenue aujourd’hui à Monastir, le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi a annoncé qu’une réunion de négociation, avec la participation d’une délégation du bureau exécutif, sera tenue aujourd’hui, à partir de 16H, à La Kasbah avec le gouvernement Bouden.
Il convient de noter que cette rencontre portera sur de nombreux sujets dont la grève du 16 juin décrétée par les syndicalistes.
S’exprimant lors de la conférence régionale des cadres syndicaux de la région de Monastir, Taboubi a fait savoir que suite à un entretien tenu dimanche avec le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi, il a été décidé de tenir cet après-midi une autre réunion au siège du ministère.
« L’UGTT est réaliste et ne cherchera pas à créer plus de tensions si les revendications de la centrale syndicale sont satisfaites », a-t-il dit.
« Nous souhaitons que la réunion d’aujourd’hui soit fructueuse et que des solutions soient trouvées pour améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs », a-t-il ajouté précisant que les revendications de la grève du 16 juin sont essentiellement sociales et non politiques comme le prétendent certaines parties.
Le ministre de l’Emploi et porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, a mis l’accent, ce dimanche 12 juin 2022, sur le rôle important de l’Union générale tunisienne du travail.
Dans une déclaration accordée Nsibi a souligné que l’Union générale tunisienne du travail est une organisation qui a toujours joué un rôle important en Tunisie. Et d’ajouter que le gouvernement est prêt à engager un dialogue avec la Centrale syndicale.
« Il est temps de trouver des solutions aux divergences », a-t-il précisé.
Le ministre a, par ailleurs, affirmé que la grève générale peut être évitée, puisque le gouvernement et l’UGTT veillent à ne pas porter atteinte au pouvoir d’achat du peuple tunisien. Nsibi a, également, fait savoir qu’à travers son programme, le gouvernement de Bouden œuvre à sauver l’économie tunisienne.
« On est prêt à discuter tous les détails de ce programme avec l’UGTT », a-t-il poursuivi.
Dans un autre contexte, le parquet militaire a ouvert une information judiciaire contre Salah Attia, journaliste dans un quotidien local, à la suite de propos tenus vendredi sur la chaîne qatarie Al Jazeera.
Le journaliste y a affirmé notamment que le président Kais Saied avait «demandé officiellement à la force militaire d’intervenir contre l’Union générale tunisienne du travail», la puissante centrale syndicale UGTT, et d’encercler ses locaux avant une grève générale prévue le 16 juin. Selon ce journaliste, qui s’oppose au coup de force de Kais Saied du 25 juillet 2021, l’armée aurait informé l’UGTT de son refus face à cette demande du président.
«On dirait que nous sommes dans les derniers jours du régime du (président déchu Zine el Abidine) Ben Ali», a encore dit le journaliste sur Al Jazeera pour décrire la situation en Tunisie. À la suite de ces déclarations, le journaliste a été interpellé par la justice militaire qui a décidé samedi de le placer en garde à vue quand il a refusé de dévoiler ses sources, selon son avocat.
Le journaliste est soupçonné notamment «d’avoir porté atteinte à l’armée», et d’«inciter les Tunisiens à la violence», d’après son avocat. Il sera déféré lundi devant un juge militaire qui pourrait le placer en détention provisoire. Samedi, l’UGTT a démenti dans un communiqué des «déclarations mensongères» du journaliste.
par: Arab Observer