L’Union des barreaux turcs continuent de contrer la domination d’Erdogan
Les avocats turcs continuent de faire face aux tentatives du chef du régime turc, Recep Tayyip Erdogan qui cherche à dominer les syndicats en Turquie, et l’Union des barreaux a, jeudi, réitéré l’inconstitutionnalité de la loi des de barreaux multiples, que le Parlement a récemment adoptée malgré sa forte opposition.
Cela est venu dans une déclaration dans laquelle l’Union des barreaux a énuméré ce qui confirme l’inconstitutionnalité de la loi et l’a envoyée au Parti populaire républicain, le plus grand parti d’opposition du pays, qui s’est fermement opposé à la loi lorsqu’il s’agissait d’un projet discuté au Parlement.
La déclaration a indiqué que «la loi du pluralisme syndical est contraire à la constitution, car elle viole le principe de solidarité professionnelle de l’article 135 de la Constitution».
Pour sa part, le Parti républicain du peuple, d’opposition, a déclaré que son parti avait soumis une demande à la Cour suprême constitutionnelle turque d’abroger la loi controversée.
Le parlement turc a adopté la loi qui comprenait des dispositions pour la restructuration des barreaux, que les avocats considèrent comme une manœuvre pour limiter leur indépendance et une tentative de scission des syndicats en vue de les affaiblir.
Le projet de loi controversé présenté au Parlement par l’AKP et le MHP vise à modifier la gouvernance des barreaux et d’en créer plusieurs, concurrents donc, dans les grandes provinces métropolitaines qui comptent plus de 5 000 avocats, notamment à Istanbul (env. 46 000), Ankara (env. 17 500) et Izmir (près de 10 000)*, à condition que chacun de ces nouveaux barreaux puissent réunir au moins 2 000 adhérents.
Les avocats affirment que ce projet de réforme vise à affaiblir les barreaux, critiques réguliers du bilan du gouvernement, principalement en matière de droits de l’homme (avocats emprisonnés, des défenses muselées et la confiance dans les juges et les procureurs détruite).
L’exécutif est accusé de « diviser pour mieux régner », de vouloir contrôler l’élection de ces organes ; en effet, en cas de barreaux multiples, un risque existe de conflits avec des organes parallèles et des tendances politiques différentes, ce qui en fin de compte, pourra affaiblir et politiser les différents barreaux du pays.
Le président du CHP, principal parti d’opposition, Kemal Kilicdaroglu, avait scandé la semaine dernière que ce projet est trahison et séparatisme, qu’il a été élaboré au palais présidentiel, sans la consultation du ministère de la Justice et des barreaux.
par: Arab Observer