L’UNRWA accuse l’armée israélienne de torturer ses employés
L’agence des Nations Unies l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient dénonce dans un rapport une série d’humiliations et d’actes de torture réalisée par l’armée israélienne contre ses salariés.
Alors que l’État d’Israël continue son offensive génocidaire sur Gaza, l’agence de l’ONU chargée de l’assistance aux réfugiés palestiniens dénonce des actes de torture dont témoignent ses salariés détenus par Tsahal.
Dans un communiqué à l’AFP, l’agence onusienne dénonce en effet une large gamme de mauvais traitements à l’encontre de ses salariés détenus par l’armée israélienne. Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, affirme : Nous avons vu ces gens revenir de détention, certains après quelques semaines, certains après quelques mois. Et la plupart d’entre eux complètement traumatisés par le calvaire qu’ils ont vécu.
Des personnes systématiquement humiliées, des personnes prises en photo nues, sujettes à des abus verbaux et psychologiques, des menaces d’électrocution des privations de sommeil, l’utilisation de bruit extrême pour les empêcher de dormir, l’utilisation de chiens pour les intimider.
Des témoignages cohérents avec d’autres récits de prisonniers palestiniens détenus par Tsahal et corroboré par un récent rapport de l’ONU décrivant des faits semblables. Enfin, des salariés ont témoigné avoir été contraints d’avouer sous la torture être des membres du Hamas et avoir participé à l’attaque du 7 octobre.
Face à ce nouvel exemple de brutalité extrême de l’armée coloniale, Tsahal cherche à occulter les accusations à son encontre en poursuivant sa campagne contre l’UNRWA, accusant l’agence des Nations Unies d’employer des centaines de militants du Hamas, et d’être de fait une organisation terroriste à Gaza. Le ministre des affaires étrangères israélien a en effet déclaré que Le Hamas doit être reconnu internationalement comme une entité terroriste et que le retrait de l’UNRWA de Gaza est impératif.
En janvier dernier, Israël a en effet lancé une campagne contre l’agence des Nations Unies UNRWA chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens, l’accusant d’employer des combattants du Hamas qui auraient participé à l’offensive du 7 octobre. En réponse Tsahal prenait en otage des centaines de salariés de l’agence, dans l’arbitraire le plus complet. Une tentative de disqualification qui a conduit à une suspension de l’aide financières des puissances occidentales à l’agence, en pleine catastrophe humanitaire et alors que les bombardements israéliens sur Rafah contraignent les populations à fuir en direction de l’Égypte.
Le 5 mars pourtant le commissaire général de l’agence Philippe Lazzarini a annoncé les conclusions de l’enquête interne de l’UNRWA, affirmant qu’il n’en était ressorti aucun élément tangible permettant de penser que des salariés de l’agence aient participé aux attaques du 7 octobre.
Les premières accusations concernant quelques employés de l’agence, puis des centaines d’entre eux, vraisemblablement sur la seule base d’aveux arrachés sous la torture, s’inscrivent dans la continuité des mensonges diffusés par l’État d’Israël afin de légitimer le nettoyage ethnique qu’il organise actuellement.
Ces mensonges ont pourtant permis de légitimer des coupes budgétaires à l’UNRWA du fait du retrait des subventions allouées par les États-Unis, le Canada, le Royaume Uni, l’Italie, la France, l’Allemagne, le Japon et une dizaine d’autres pays, des coupes budgétaires qui participent à organiser la famine et les épidémies qui ravagent la bande de Gaza.
Par ce récit frauduleux, il s’agit pour l’État d’Israël d’assimiler toute remise en cause du projet de nettoyage ethnique à du terrorisme, ce qui lui permet de justifier le blocage de l’aide humanitaires vers Gaza par les forces armées israéliennes ou par des secteurs radicalisés de la population alors que la population à Gaza fait face à une crise humanitaire plus grave que jamais.
Si Israël mène une attaque d’une telle ampleur contre l’UNRWA, c’est avant tout parce que l’agence de l’ONU est celle qui appuie le statut de réfugié palestinien, qui a la particularité d’être héréditaire, et assiste les réfugiés dans les pays voisins. En discréditant cette organisation, l’État sioniste cherche à saper tout espoir de retour ou d’assistance pour les réfugiés palestiniens, afin de parachever son projet génocidaire sur la bande de Gaza.
De la sorte, Israel montre sa détermination à s’en prendre à tout acteur qui alerte sur ces agissements, et ce jusqu’aux institutions internationales où règnent d’habitude le compromis entre grandes puissances. Un énième exemple de la brutalité de l’Etat sioniste, qui redouble l’enjeu d’arrêter la dynamique coloniale et génocidaire en cours, qui se réalise dans le soutien des puissances impérialistes, des Etats-Unis à la France.