Macron et Poutine conviennent d’intensifier les efforts diplomatiques sur la question ukrainienne
Une heure quarante-cinq d’échange au téléphone pour convenir «d’intensifier les efforts diplomatiques» sur la question ukrainienne, alors que la menace d’un conflit armé semble au plus haut. Ce dimanche, Emmanuel Macron et le président russe, Vladimir Poutine, ont longuement conversé avec l’objectif de se mettre d’accord «sur la nécessité de rétablir le cessez-le-feu», explique Paris, pour qui «chaque jour qui passe sans qu’il y ait de guerre est un jour gagné pour la paix».
Le président russe a par ailleurs redit à son homologue français Emmanuel Macron «son intention de retirer ses troupes» du Bélarus «au terme des exercices en cours», assure l’Elysée, pour qui «il va falloir vérifier tout cela». Dans la matinée, Minsk avait dit que les militaires russes allaient rester pour des exercices militaires supplémentaires alors que leur départ devait intervenir initialement ce dimanche soir.
Les deux dirigeants sont d’accord sur «la nécessité de privilégier une solution diplomatique à la crise actuelle et de tout faire pour y parvenir», ajoute la présidence française, en annonçant de multiples échanges diplomatiques entre chefs d’État.
«Notre inquiétude est vive mais nous pensons que les ressources de la diplomatie ne sont pas épuisées. La balle est dans le camp de Vladimir Poutine», estiment les conseillers d’Emmanuel Macron.
Les deux chefs d’Etat ont cependant «constaté leur différence d’interprétation» quant à la responsabilité de la détérioration de la situation le long de la ligne de contact, attribuable aux Ukrainiens selon Moscou et aux séparatistes pro-russes selon Paris.
Vladimir Poutine a également «réaffirmé la nécessité pour les États-Unis et l’OTAN de prendre au sérieux les demandes de garanties de sécurité de la Russie et d’y répondre de manière concrète et substantielle», d’après un communiqué du Kremlin.
Pour obtenir un engagement de cessez-le-feu sur la ligne de contact, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont dit vouloir œuvrer «pour permettre la tenue d’une réunion du groupe trilatéral de contact» qui réunit l’Ukraine, la Russie et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans le cadre des Accords de Minsk conclus en 2015.
Les deux présidents ont également appelé à la reprise des discussions au format Normandie (collège diplomatique composé de l’Ukraine, de la Russie, de la France et de l’Allemagne), sur «la base des propositions faites par l’Ukraine ces derniers jours».
Interrogé sur les risques d’une incursion russe dans le Donbass, l’Elysée l’a jugée peu probable, car la région est déjà tenue par les séparatistes alliés de Moscou. Quant à l’avancée de forces russes qui iraient rejoindre les séparatistes le long de la ligne de contact pour affronter les Ukrainiens, cette hypothèse n’est pas non plus «la plus probable», car la Russie a jusque-là veillé à maintenir l’idée qu’elle n’est pas impliquée dans ce conflit, commente-t-on à l’Élysée.
Les deux présidents se sont également mis d’accord pour poursuivre les efforts dans le but d’aboutir à une «rencontre au plus haut niveau en vue de définir un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe, fait valoir Paris. Cette discussion sera longue et difficile mais doit être engagée le plus vite possible.»
par: Arab Observer