Macron exprime à la Tunisie et à sa jeunesse le soutien de la France






En visite à Tunis, Emmanuel Macron a annoncé, mercredi, un renforcement du soutien financier de la France à la Tunisie. Sept ans après la “Révolution de jasmin”, le pays reste en proie à des tensions sociales. Le président français a assuré, mercredi 31 janvier, à Tunis, qu’il souhaitait “accompagner” la Tunisie et sa jeunesse, frappée de plein fouet par le chômage. “Nous sommes dans un moment important de la vie de la Tunisie”, a souligné Emmanuel Macron devant la presse, aux côtés de son homologue Béji Caïd Essebsi au premier jour de sa visite d’État. Sept ans après la révolution, la transition démocratique reste fragile. “C’est une étape fondamentale qui se joue”, a ajouté le président français, deux semaines après une nouvelle poussée de fièvre marquée par des manifestations, dont certaines ont dégénéré en émeutes nocturnes dans plusieurs villes tunisiennes. Paris peut “faire davantage”, selon Essebsi Saluant le “soutien de la France” ainsi qu’une “Constitution exemplaire et un vrai modèle de transition”, le président tunisien a estimé que Paris, déjà premier partenaire économique, pouvait “faire davantage”. Huit déclarations d’intention ont été signées, portant notamment sur une initiative “Jeunesse, Entrepreneuriat et Numérique”, évaluée à 50 millions d’euros sur trois ans, la création d’une université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée et un prêt souverain de 100 millions d’euros en appui à la réforme de la gouvernance des entreprises publiques. Quinze millions d’euros seront, en outre, octroyés aux PME et PMI tunisiennes – en plus de 15 millions déjà accordés en décembre 2017. La dette tunisienne à l’égard de la France sera convertie à hauteur de 30 millions d’euros en projets de développement. La France tiendra son engagement d’un soutien de 1,2 milliard d’euros sur cinq ans (2016-2020), a également assuré Emmanuel Macron, qui a annoncé une enveloppe supplémentaire de 500 millions d’euros pour la période 2020-2022. “La Tunisie est un pays démocratique” En janvier, des manifestations violentes ont éclaté en Tunisie pour protester contre les mesures d’austérité, malgré un net frémissement de la croissance (2 %) et du tourisme. Pour tenter de désamorcer la crise, le gouvernement avait annoncé le 13 janvier le déblocage de 170 millions de dinars (57 millions d’euros) pour aider les familles les plus démunies et les personnes dans le besoin, sans parvenir à éteindre entièrement la colère. Béji Caïd Essebsi a balayé les critiques émises par l’ONG Human Rights Watch (HRW) qui a dénoncé des brutalités policières lors de ces manifestations. “La Tunisie est un pays démocratique”, a-t-il dit. “Ces casseurs, on les poursuit parce que nous avons des acquis à défendre mais je vous garantis qu’il n’y a pas une seule arrestation sans l’avis du procureur de la République”. “Je ne vais pas dire que notre justice est la meilleure du monde, mais elle fonctionne”, a-t-il ajouté. “Il n’y a pas de débordements sauvages, il y a un pays qui essaie de fonctionner, qui essaie de mettre en place une démocratie, ce n’est pas du tout facile dans la région à laquelle nous appartenons”. Évoquant un “contexte délicat”, le président tunisien a salué la solidité de la relation entre “deux pays amis qui se soutiennent lors des moments difficiles”, pointant le contexte sécuritaire compliqué en Tunisie qui partage plus de 500 km de frontières avec une Libye toujours en proie au chaos.

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