Mahmoud Abbas appelle les États-Unis à empêcher une invasion israélienne de Rafah
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé dimanche les États-Unis à empêcher une invasion israélienne de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza ravagée par la guerre.
Nous appelons les États-Unis à demander à Israël d’arrêter l’opération de Rafah, car l’Amérique est le seul pays capable d’empêcher Israël de commettre ce crime, a déclaré M. Abbas lors d’un sommet en Arabie saoudite. Une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait “le plus grand désastre de l’histoire du peuple palestinien”, a-t-il alerté.
Abbas a également exprimé sa crainte qu’Israël n’envisage d’expulser les Palestiniens de Cisjordanie occupée vers la Jordanie,une fois la guerre contre Gaza terminée.
« Israël a détruit au moins 75 % de la Bande de Gaza et tué 34 000 Gazaouis en 200 jours, dont la plupart étaient des femmes et des enfants », a déclaré Abbas lors d’un événement organisé, dimanche, dans la capitale saoudienne, Riyad, dans le cadre du Forum économique mondial.
« Je crains qu’après en avoir fini avec Gaza, Israël ne se dirige vers la Cisjordanie et n’expulse sa population vers la Jordanie », a-t-il ajouté.
Le président palestinien a appelé le monde à « reconnaître la Palestine comme un État membre à part entière des Nations unies ».
Il a également exhorté les nations européennes à « reconnaître l’État de Palestine comme elles reconnaissent Israël ».
Le 19 avril, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies se sont réunis à New York pour voter un projet de résolution élaboré par l’Algérie et recommandant l’admission de l’État de Palestine à l’ONU.
Ce projet a été bloqué par le veto américain avec 12 voix pour et deux abstentions, dont celles du Royaume-Uni et de la Suisse.
Israël mène une guerre brutale contre Gaza depuis une incursion transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, une incursion qui aurait coûté la vie à près de 1 200 israéliens, selon les autorités de Tel-Aviv.
Quelque 34 400 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont depuis lors été tués par Israël. Le bilan des blessés fait état de plus de 77 400 personnes, dans un contexte de destruction massive et de graves pénuries de produits de première nécessité.
Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d’actes à caractère génocidaire et de garantir l’acheminement de l’aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.