Malgré la trêve, les affrontements se poursuivent au Soudan
Malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu de 24 heures, mardi, des coups de feu ont retenti dans la capitale soudanaise au quatrième jour de combats entre l’armée et les paramilitaires qui ont fait près de 200 morts.
À la demande de la communauté internationale, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », avaient annoncé s’engager pour une trêve de 24 heures. L’armée, elle, dit n’en avoir pas entendu parler.
Des tirs d’armes lourdes retentissaient ainsi mardi en arrière-plan des images diffusées en direct par les chaînes de télévision arabes et des habitants ont déclaré à Reuters que les tirs n’avaient pas cessé. L’un d’entre eux a affirmé avoir entendu un raid aérien à Omdurman, ville jumelle de Khartoum sur la rive opposée du Nil.
Les affrontements se poursuivent au Soudan malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu de 24 heures. Des tirs ont été échangés dans la capitale Khartoum, mardi 18 avril, sans que l’on puisse en identifier pour l’heure l’origine.
Au quatrième jour de la lutte entre les deux généraux au pouvoir, le bilan s’élève à près de 200 morts. Les appels des ministres des Affaires étrangères du G7, de l’ONU et des États-Unis, « à mettre immédiatement fin à la violence » n’y font rien : des hommes en treillis, parfois enturbannés comme les nomades du Darfour, continuent de faire régner la terreur à Khartoum, tandis que les raids aériens de l’armée touchent des zones densément peuplées.
Les FSR ont accusé l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux commandes depuis le putsch de 2021, d’avoir « violé la trêve », alors que leurs propres hommes continuaient de tirer à l’arme lourde dans les rues, selon des témoins.
Dans un pays où la faim touche plus d’un habitant sur trois, humanitaires et diplomates disent ne plus pouvoir travailler. Trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués et des stocks d’aides pillés au Darfour, dans l’ouest du pays. De leur côté, la Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont appelé les belligérants à garantir l’accès aux personnes dans le besoin.Gent
Lundi, un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs et l’ambassadeur de l’Union européenne a été « agressé dans sa résidence » à Khartoum. La diplomatie soudanaise, loyale au général Burhane, a accusé les FSR.