Tunisie: Manifestation contre le gouvernement et les violences policières
Des heurts ont éclaté entre manifestants en colère et policiers tunisiens samedi soir, dans la périphérie de Tunis, quelques heures après une manifestation contre le gouvernement et des violences policières ont suivi la mort d’un jeune homme, Ahmed ben Ammar, peu après son interpellation.
Un face-à-face a opposé jeunes et policiers, samedi 12 juin au soir, dans la banlieue de Tunis, quelques heures après une manifestation contre le gouvernement et les violences policières, en réaction à la mort suspecte d’un jeune qui venait d’être interpellé.
Des protestataires ont jeté des chaises sur la police sur l’avenue Bourguiba, en plein centre de Tunis, au début de la manifestation, et plusieurs manifestants ont été interpellés.
Plusieurs dizaines de jeunes ont lancé des projectiles et feux d’artifices contre la police, qui a tiré des gaz lacrymogènes, à proximité du commissariat, dans le quartier populaire de Sidi Hassine, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).
La police est accusée par la famille du jeune décédé d’avoir frappé à mort ce dernier. Une enquête a été ouverte, mais le ministère de l’intérieur a démenti, jeudi, qu’il soit mort de mauvais traitements durant son arrestation.
Une vidéo devenue virale montrant un mineur arrêté mercredi en marge des funérailles, entièrement nu, frappé à terre puis escorté par ce qui semble être des policiers en civil vers une voiture de police, a également déclenché un tollé. Une deuxième enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités de ces « abus liés à cette intervention », a rapporté le ministère.
En fin d’après midi, des militants de gauche et habitants de quartiers populaires avaient manifesté devant le ministère de l’intérieur, arborant des pancartes « Qui nous protège de la police ? » ou encore « Sauvez une vie, jugez un policier ». Parmi eux se trouvaient les mères de trois jeunes morts ces trois dernières années après leur interpellation, qui réclamaient justice pour leurs enfants.
En Tunisie, plus de dix ans après la fin du régime policier de Zine El-Abidine Ben Ali, les forces de sécurité ne jouissent plus d’un pouvoir discrétionnaire, mais n’ont été que peu réformées depuis. Leurs abus sont très rarement l’objet de poursuites judiciaires.
par: Arab Observer