Manifestations pour le quatrième jour consécutif au Soudan
Les Soudanais sont sortis par centaines, ce dimanche 3 juillet 2022, pour réclamer le retour des civils au pouvoir. Il s’agit du quatrième jour consécutif de manifestations contre le pouvoir militaire, puisque depuis jeudi, les populations sont dans la rue, à Khartoum(Soudan).
Ce dimanche encore, c’est un mouvement de contestation d’une grande ampleur, malgré la répression des trois derniers jours. Après l’hécatombe de jeudi, les manifestations de vendredi et samedi ont en effet été dispersées à coups de gaz lacrymogènes.
Le déploiement en nombre des éléments des Forces de soutien rapide, qui ont quadrillé le quartier général de l’armée, à Khartoum, n’a pas empêché les populations soudanaises de descendre massivement dans les rues de la capitale.
Les groupes de protestataires réclamant le retour à un régime démocratique ont déclaré qu’ils organiseraient une campagne illimitée de sit-in et d’autres actions pacifiques en réponse à ces décès.Une vidéo de l’Associated Press montre un véhicule blindé de la police tirant des gaz lacrymogènes en direction des manifestants, qui ont utilisé des boucliers et jeté des pierres en représailles sur les véhicules.
Les populations étant descendues dans les rues pour mettre la pression sur l’armée et réclamer le retour des civils au pouvoir. D’ailleurs, la communauté internationale et la haute-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, ont réclamé l’ouverture d’une enquête indépendante suite au drame.
Jeudi, les manifestations dans la capitale soudanaise ont été très violentes, puisqu’il a été fait état de neuf manifestants tués au cours des échauffourées.
La communauté internationale a condamné la violence dans ce pays d’Afrique de l’Est, qui est secoué par des manifestations quasi hebdomadaires depuis qu’un coup d’État, le 25 octobre, a bouleversé sa fragile transition vers la démocratie.
Le Soudan est plongé dans la violence, plus de huit mois après le putsch militaire mené, le 25 octobre 2021, par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane. Depuis lors, le pays, qui tente de se reconstruire, après la destitution par l’armée, en 2019, de l’ex-Président Omar el-Béchir, traverse une crise sans précédent.
Au total 114 manifestants ont été tués par les forces de l’ordre qui font usage de balles réelles. Des milliers de blessés sont aussi à déplorer et le pays continue de s’enliser dans le chaos.
par: Arab Observer