Maroc: Les bureaux de vote ont ouvert pour scrutin législatif

Les bureaux de vote ont ouvert au Maroc, où quelque 18 millions d’électeurs votent mercredi pour renouveler le Parlement. Le nouveau chef du gouvernement sera issu du parti arrivé en tête lors de ce scrutin législatif. L’avenir des islamistes au pouvoir depuis plus une décennie est en jeu.

Les bureaux de vote ont ouvert à 8h locales (7h GMT) et fermeront à 19h (18h GMT). Les premières estimations sont attendues dans la soirée.

Les Marocains ont commencé à voter pour des élections générales qui devraient déterminer l’avenir du parti islamiste PJD, au pouvoir depuis une décennie.

« Tous aux urnes ! », appelle en une le quotidien L’Économiste, pour qui le taux de participation est le « véritable enjeu des scrutins d’aujourd’hui ». La participation avait plafonné à 43 % lors des législatives de 2016.

Les quelque 18 millions d’électeurs éliront les 395 députés de la Chambre des représentants et plus de 31 000 élus communaux et régionaux. C’est la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre des représentants sera calculée sur la base du nombre des électeurs inscrits et non des votants. Ce nouveau mode de calcul devrait handicaper les grands partis, au profit des petites formations.

Au Maroc, le chef du gouvernement est issu du parti arrivé en tête lors de ce scrutin législatif. Il est nommé par le roi Mohammed VI et chargé de former son exécutif pour un mandat de cinq ans. Mais dans ce royaume de 36 millions d’habitants, les décisions et les grandes orientations des secteurs stratégiques restent l’apanage du monarque.

Durant deux semaines, la campagne électorale, marquée par l’absence de grands meetings politiques en raison de la pandémie, a été longtemps atone avant de donner lieu ces derniers jours à une vive confrontation entre le PJD et son rival libéral du Rassemblement national des indépendants (RNI), deux des favoris du scrutin.

Le PJD s’est vivement opposé au nouveau mode de calcul de ces élections, s’estimant « lésé ». Car s’il réalise le même score qu’en 2016, le PJD n’obtiendra cette fois, selon les estimations, que 80 à 85 sièges, contre 125 à l’époque. Ce qui compliquerait sa tâche de constituer une nouvelle coalition gouvernementale en cas de victoire.

En l’absence de sondages d’opinion, les prédictions des médias locaux pointent également les chances du Parti authenticité et modernité (PAM, libéral) et du Parti de l’Istiqlal (centre-droit), tous les deux dans l’opposition.

La campagne, qui a pris fin mardi à minuit, a été entachée par des accusations d’achat de voix. Si le PJD a dénoncé l’usage « massif » d’argent, sans nommer aucun parti, le numéro 1du PAM, Abdellatif Ouahbi, a lui nommément accusé le RNI. Des accusations « rejetées catégoriquement » par le parti incriminé.

En revanche, les relations longtemps conflictuelles entre le PAM, premier parti d’opposition, et les islamistes, se sont récemment apaisées.

par: Arab Observer

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