Mike Pompeo: le régime turc augmente les risques du conflit du Haut-Karabakh

La France appelle à la reconnaissance de "la République du Haut-Karabakh"

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a accusé le régime turc d’augmenter les enjeux du conflit du Haut-Karabakh en fournissant des ressources à l’Azerbaïdjan.

«C’est dangereux», a déclaré Pompeo dans une interview. Nous avons maintenant les Turcs, qui sont intervenus et ont fourni des ressources à l’Azerbaïdjan, ce qui a augmenté les risques et augmenté la puissance de feu utilisée dans cette bataille historique, dans une petite zone comptant environ 150 000 habitants.

« Nous espérons que les Arméniens pourront se défendre contre ce que font les Azerbaïdjanais », a-t-il déclaré à une radio locale de l’État américain de Géorgie. Il n’a pas précisé clairement s’il s’agissait d’une prise de position en faveur de l’Arménie, se bornant par ailleurs à appeler de ses voeux le respect d’un cessez-le-feu et des « discussions pacifiques » pour mettre fin au conflit.

Mercredi, Mike Pompeo avait déploré que la Turquie ait commencé à « renforcer l’Azerbaïdjan » et avait appelé les acteurs internationaux à ne pas intervenir dans la région pour ne pas « renforcer les troubles ». Jusqu’ici, les Etats-Unis ont surtout insisté sur une solution diplomatique et l’appel à une trêve. Washington fait partie, avec la France et la Russie, du Groupe de Minsk formé de longue date par l’Organisation sur la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) pour être le principal médiateur dans ce conflit.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pasjinian, a déclaré dans une interview, qu’il existe des preuves que la Turquie a déployé des militants de Syrie au Haut-Karabakh parce que l’Azerbaïdjan ne peut pas y combattre seul.

Le Président de l’Azerbaïdjan,Ilham Aliyev,  a affirmé que la «ligne rouge» pour l’Azerbaïdjan est la reconnaissance de l’indépendance du Haut-Karabakh, soulignant qu’en aucun cas l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan ne peut être violée.

Une vingtaine de députés ont demandé jeudi 15 octobre la reconnaissance «sans délai» par la France de la République du Haut-Karabakh séparatiste, en proie à des affrontements armés entre l’Azerbaïdjan et les forces indépendantistes arméniennes.

La résolution a été co-signée par une vingtaine de députés LREM, LR, Modem, Agir, Libertés et Territoires et une élue socialiste. Le texte affirme «la nécessité absolue que le Haut-Karabakh assure sa pleine souveraineté en dehors de toute administration azerbaïdjanaise, sous peine d’une éradication des populations arméniennes, au sein de frontières finales déterminées dans une négociation multilatérale incluant les autorités de l’Artsakh». Il demande en outre «d’aboutir à un règlement définitif du conflit garantissant la sécurité durable des populations civiles».

Plus de 170 élus, dont la maire PS de Paris Anne Hidalgo et le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, ont par ailleurs appelé la France à sortir de sa position de neutralité face à «l’agression azerbaïdjanaise contre les Arméniens» au Nagorny Karabakh. Le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian avait déjà rejeté les appels d’élus français à prendre le parti des Arméniens dans le conflit du Nagorny Karabakh, arguant de la nécessaire «impartialité» de la France liée à son statut de médiateur.

par:  Arab Observer

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