Moscou doute de la nécessité de faire participer la France et l’Allemagne aux négociations sur Idlib
Évoquant l’idée d’Ankara de faire participer aux négociations russo-turques sur Idlib la France et l’Allemagne, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que les deux pays n’avaient pas «joué de rôle décisif dans la situation» et qu’il était important avant tout de «comprendre le sens de cette participation».
Moscou doute de l’opportunité de faire participer la France et l’Allemagne aux négociations que mènent la Russie et la Turquie au sujet du gouvernorat d’Idlib, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
«Des consultations sont actuellement en cours et je pense qu’elles dureront plusieurs jours. Pour ce qui est de la participation d’autres pays , d’autant plus de pays qui, à vrai dire, n’ont pas joué de rôle décisif dans la situation, une question s’impose: pour quoi faire cette participation?», s’est demandée Maria Zakharova.
Elle a indiqué que Moscou était prêt et ouvert à différentes initiatives, mais que celles-ci demandaient des explications.
«C’est-à-dire qu’il faut comprendre le sens de cette participation. Il existe des notions comme profit et valeur ajoutée. Quel sera notre avantage si nous voyons déjà très bien fonctionner différents mécanismes pour résoudre les problèmes, y compris compliqués?», a-t-elle ajouté.
Les consultations russo-turques sur le dossier sont poursuivies à Ankara ce jeudi 27 février. La première étape s’est tenue du 8 au 10 février, également dans la capitale turque, sur fond de tensions croissantes dans le nord-ouest de la Syrie. La délégation russe compte l’émissaire du Président pour le règlement en Syrie, Alexandre Lavrentiev, le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, ainsi que des responsables du ministère de la Défense. La délégation turque est conduite par le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Sedat Onal. La seconde étape des négociations a eu lieu à Moscou les 17 et 18 février.
À l’issue de cette deuxième étape, Ankara a déclaré que les discussions n’avaient pas apporté de résultats qui pourraient satisfaire la Turquie.
Entretemps, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont affirmé lors d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine qu’ils étaient prêts à assister à une entrevue avec Recep Tayyip Erdogan.
Le chef de la diplomatie turque avait précédemment déclaré qu’Ankara souhaitait tenir une rencontre quadripartite sur la Syrie qui réunirait, outre la Turquie et la Russie, la France et l’Allemagne. Le porte-parole du Président russe avait par la suite noté qu’il n’y avait pour le moment rien de concret.
Recep Tayyip Erdogan avait annoncé le 19 février qu’une opération militaire turque pourrait être éventuellement lancée à Idlib, ce que le porte-parole du Kremlin avait qualifié de «pire scénario». Le Président turc a aussitôt qualifié de peu probable que la Russie prenne part à une éventuelle confrontation entre forces turques et syriennes dans la zone d’Idlib.