Nasrallah: Aucun lieu en Israël ne serait épargné, en cas d’attaque contre le Liban

Dans un discours télévisé retransmis en direct, Hassan Nasrallah a averti mercredi qu’aucun lieu en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement, le Hezbollah, en cas d’attaque contre le Liban, sur fond de craintes d’un embrasement lié à la guerre dans la bande de Gaza. Il a également menacé Chypre si l’île décidait d’ouvrir ses aéroports et ses bases à Israël.

Dans un discours télévisé retransmis en direct, il a aussi menacé pour la première fois Chypre, pays membre de l’Union européenne le plus proche des côtes du Moyen-Orient, disant détenir des informations selon lesquelles Israël dit qu’il utiliserait les aéroports et bases chypriotes si le Hezbollah attaquait ses aéroports.

Une ouverture des aéroports et des bases chypriotes à l’ennemi israélien pour cibler le Liban signifierait que le gouvernement chypriote est partie prenante de la guerre, a prévenu Hassan Nasrallah. Chypre est située à quelque 300 km d’Israël et environ 200 km du Liban, et entretient de bonnes relations avec ces deux pays.

J’ai lu les commentaires du chef du Hezbollah, et je tiens à dire que la république de Chypre n’est impliquée d’aucune façon dans cette guerre, a rétorqué dans un communiqué le président chypriote Nikos Christodoulides.

Chypre fait partie de la solution, pas du problème, a-t-il martelé, faisant valoir que son pays jouait un rôle, reconnu par le monde arabe et l’ensemble de la communauté internationale dans le déploiement d’un corridor maritime permettant d’acheminer de l’aide humanitaire à Gaza.

La guerre dévastatrice à Gaza, qui a éclaté après une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, a entraîné des violences à la frontière israélo-libanaise, entre le Hezbollah, un allié du mouvement islamiste palestinien, et l’armée israélienne, qui se sont intensifiées ces dernières semaines.

Mardi, l’armée israélienne a annoncé que des plans opérationnels pour une offensive au Liban avaient été validés et le chef de la diplomatie Israël Katz a affirmé que dans une guerre totale, le Hezbollah sera détruit et le Liban sera touché durement.

L’ennemi israélien sait parfaitement que nous nous sommes préparés au pire. Il sait qu’aucun lieu ne sera épargné par nos missiles en cas d’attaque contre le Liban, a lancé Hassan Nasrallah, dont le mouvement armé et financé par l’Iran exerce une influence prépondérante au Liban.

En cas de guerre, Israël devrait nous attendre par la terre, par la mer et par les airs, a encore dit le chef du Hezbollah, mouvement considéré comme terroriste par les États-Unis et le Royaume-Uni. Sa branche armée est classée terroriste par l’UE.

Mercredi, le Hezbollah a indiqué avoir tiré des dizaines de roquettes Katioucha et d’obus en direction d’une caserne dans le nord d’Israël, près de la frontière libanaise, en représailles à des frappes israéliennes contre des cibles dans le sud du Liban ayant tué quatre de ses combattants.

Nous avons reçu de nouvelles armes, et nous en gardons d’autres pour les jours qui viennent, a poursuivi Hassan Nasrallah, affirmant que sa formation comptait plus de 100 000 hommes prêts au combat.

Lors d’une visite dans le nord d’Israël, le chef de l’armée israélienne Herzi Halevi a affirmé que le pays détenait des capacités infiniment plus importantes que le Hezbollah. L’ennemi n’en connaît que quelques-unes et il les affrontera au bon moment.

Un émissaire du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, qui vient de visiter le Liban et Israël ces derniers jours, a jugé urgente une désescalade à la frontière. Il a défendu le plan de cessez-le-feu dans la bande de Gaza présenté le 31 mai par Joe Biden, affirmant qu’il représentait aussi une chance pour mettre fin au conflit entre le Hezbollah et Israël.

Dans la bande de Gaza assiégée et dévastée par plus de huit mois de guerre, les bombardements israéliens se sont poursuivis, principalement à Rafah, dans le sud du territoire.

Plusieurs véhicules militaires israéliens sont entrés dans un quartier de l’ouest de la ville, appuyés par des tirs de drones et de chars, selon des témoins. Des combats y ont opposé soldats et combattants palestiniens.

Sept personnes ont été tuées, selon les secouristes, par des frappes sur des tentes aux portes de Rafah, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens.

Plus au nord, une frappe a tué trois Palestiniens près du camp de Nousseirat, selon la Défense civile.

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