Nasrallah menace Israël : « Nous riposterons depuis le Liban »

« Nous, la Résistance, nous ne permettrons pas une démarche de ce type, quel qu’en soit le prix. Le temps où des avions israéliens venaient frapper une cible au Liban est révolu », a affirme le chef du Hezbollah.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé dimanche soir de reprendre les ripostes contre Israël à partir du Liban, quelques heures après la chute de deux drones dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti chiite, et après que l’Etat hébreu ait mené de nouvelles frappes en Syrie, qui ont fait des « deux martyrs » du Hezbollah, selon lui.

« Ce qui s’est passé hier soir est très dangereux », a lancé Hassan Nasrallah dans un discours retransmis en direct lors d’une cérémonie à l’occasion du deuxième anniversaire de la bataille du jurd de Ersal. « C’est un drone israélien qui a survolé le quartier Moawad et non pas un drone qu’on loue pour filmer des mariages. Le premier drone avait une mission de reconnaissance, il a survolé très bas la banlieue-sud de Beyrouth pour avoir une image claire de la cible visée. Nous n’avons pas fait tomber ce drone. Mais des jeunes du quartier ont commencé à lancer des pierres sur le drone et ont peut être provoqué une faille technique. Une minute ou deux plus tard, un deuxième drone est arrivé de manière attaquante et a frappé une cible précise ». « Ce qui s’est passé hier est une attaque de drone, contre une cible dans la banlieue sud », a-t-il martelé.

Plus tôt dans la journée, l’armée libanaise avait publié un communiqué indiquant que « le 25 août 2019, à 2h30 du matin, deux drones appartenant à l’ennemi israélien ont violé l’espace aérien libanais au-dessus du secteur de Mouawad, dans le quartier al-Madi, situé dans la banlieue sud de Beyrouth ». « Le premier est tombé et le deuxième a explosé dans les airs, ne causant que des dégâts matériels, avait précisé l’armée affirmant « avoir bouclé le secteur où étaient tombés les deux drones », et avoir « pris toutes les mesures nécessaires, tout comme la police militaire qui a pris en charge l’enquête sur l’incident ».

« Cette attaque est le premier acte d’agression commis par Israël depuis le 14 août 2006, a indiqué Hassan Nasrallah. C’est une agression importante et dangereuse. Si cette violation reste sans réponse, d’autres suivront. Nous ferons tout ce qu’il faut pour empêcher un tel processus. L’État assume ses responsabilités, condamne et considère que ce qui s’est passé est une agression et porte plainte. C’est bien, mais cela n’arrêtera pas le processus. Nous, la Résistance, nous ne permettrons pas une démarche de ce type, quel qu’en soit le prix. Le temps où des avions israéliens venaient frapper une cible au Liban est révolu ».

« Une nouvelle étape imposée par l’ennemi »

En outre, le chef du Hezbollah a affirmé que les raids israéliens la veille près de Damas avaient visé une position de son parti qui combat au côté du régime dans la Syrie en guerre. « Il n’y avait que des jeunes libanais du Hezbollah à l’endroit qui a été bombardé » près de Damas, a-t-il dit, réfutant les déclarations israéliennes selon lesquelles la cible était la force iranienne al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution.

« Hier, l’armée de l’air israélienne a frappé un centre du Hezbollah en Syrie, une maison dans laquelle des jeunes libanais du parti se trouvaient », a dit Hassan Narallah, précisant que cette frappe a fait « deux martyrs ». « Si Israël tue l’un de nos frères en Syrie, nous riposterons depuis le Liban, et non pas depuis les fermes de Chebaa, a-t-il menacé. Nous disons à l’armée israélienne à la frontière : attends nous, ce qui s’est passé hier soir ne passera pas ».

« J’ai lu que l’armée israélienne disait aux habitants du nord (d’Israël) qu’il n’y avait rien (à craindre), aujourd’hui je dis aux habitants du nord : « Ne soyez pas rassurés et ne pensez pas que le Hezbollah permettra une telle agression », a encore lancé le chef du Hezbollah. Nous sommes devant une nouvelle phase et nous défendrons notre pays sur toutes les frontières et dans notre ciel, c’est une nouvelle étape imposée par l’ennemi ».

Le discours de Hassan Nasrallah était retransmis lors d’une cérémonie à l’occasion du deuxième anniversaire de la bataille du jurd de Ersal qu’avait lancé le Hezbollah contre les jihadistes du Front Fateh el-Cham (ex Front al-Nosra, la branche syrienne d’el-Qaëda) en juillet 2017. A l’issue des combats, le parti chiite avait réussi à déloger les jihadistes des zones qu’ils contrôlaient, et avait conclu un accord pour qu’ils soient évacués du Liban.  Le 19 août 2017, c’était au tour de l’armée libanaise de lancer l’opération « Aube des Jurds » à l’issue de laquelle elle était parvenue à chasser les jihadistes du groupe État islamique qui sévissaient sur les hauteurs des villages chrétiens de Ras Baalbeck et Qaa.

Le chef du Hezbollah a aussi indiqué que « la sécurité dans la Békaa est la responsabilité de l’État et nous ne devrions permettre à personne de tenir le Hezbollah ou toute autre force responsable de la sécurité dans la région ». « La Békaa fait partie de l’Etat et il est inacceptable que les habitants de la région entendent des propos tels que : cette situation ne nous concerne pas, cela ne fait pas partie de la logique de l’Etat », a-t-il ajouté. Aux habitants de la Békaa il a dit : « Vous n’avez pas d’autre option que l’armée et les forces de sécurité et nous devons nous tenir à leur côté ».
Sur le conflit syrien, le leader chiite a affirmé que « l’État, le leadership et l’armée en Syrie se portent très bien et Idleb et l’est de l’Euphrate vont revenir à la Syrie ». « Aujourd’hui, l’Etat islamique est loin de notre pays après son expulsion de Palmyre, des environs de Damas, de Deir ez-Zor … de même que le Front al-Nosra. Et c’est ce qui éloigne le danger sur le Liban, a-t-il ajouté.

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