Iran: Pas de négociations nucléaires à Vienne avant août
Les négociations à Vienne pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 ne reprendront pas avant l’entrée en fonctions du nouveau gouvernement à Téhéran en août, a confirmé un haut responsable iranien.
Le prochain cycle de discussions à Vienne sur le nucléaire iranien devra attendre que la nouvelle administration iranienne prenne ses fonctions début août, a déclaré samedi le négociateur en chef iranien.
« Nous sommes dans une période de transition car le transfert démocratique du pouvoir est en cours dans notre capitale. Les discussions doivent ainsi attendre de toute évidence notre nouvelle administration », a déclaré Abbas Araqchi sur Twitter.
Des discussions indirectes ont été engagées dans la capitale autrichienne en avril dernier entre les Etats-Unis et l’Iran pour un retour des deux pays dans le cadre du Plan d’action global conjoint (PAGC, ou JCPOA en anglais) conclu à l’été 2015.
Ces discussions sont suspendues depuis la fin des derniers pourparlers le 20 juin et Téhéran a fait savoir qu’une reprise n’était pas envisageable avant l’entrée en fonctions du président élu Ebrahim Raisi.
Conclu à Vienne, ce pacte offre à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l’arme atomique, et d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le programme d’inspection le plus strict jamais mis sur pied par l’AIEA. Mais l’accord a été torpillé en 2018 par la décision de l’ex-président des Etats-Unis Donald Trump de s’en retirer et de rétablir les sanctions américaines que le texte avait permis de lever.
En riposte, l’Iran a renoncé progressivement depuis 2019 à la plupart de ses engagements restreignant ses activités nucléaires controversées. Rendues possibles par l’accession de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier, les discussions de Vienne visent à réintégrer les Etats-Unis à l’accord.
La solution envisagée passe par la suspension des sanctions américaines dont Téhéran demande la levée, en échange d’un retour de l’Iran au respect strict de ses engagements. Hassan Rohani, qui a promis plusieurs fois aux Iraniens d’obtenir la levée de ces sanctions avant la fin de son mandat, a laissé entendre mercredi qu’il n’y arriverait pas et que les négociations ne seraient pas conclues avant la fin de son mandat. Il a également insinué que son gouvernement ne disposait pas de toute la latitude nécessaire pour mener ces discussions à leur terme.
Vainqueur de l’élection présidentielle de juin, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi doit prêter serment devant le Parlement le 5 août pour succéder au modéré Hassan Rohani, dont l’élection en 2013 avait permis la conclusion deux ans plus tard d’un accord avec la communauté internationale après douze années de crise autour de la question nucléaire iranienne.
Les prérogatives du président sont limitées en Iran, l’essentiel du pouvoir étant aux mains du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ultime décideur sur la plupart des dossiers régaliens, dont la question nucléaire.
par: Arab Observer