Niger: La junte révoque des accords de coopération militaire avec la France
Un décret annonçant la fin de différents accords militaires avec Paris a été lu à la télévision publique jeudi soir par Amadou Abdramane, un représentant de la junte nigérienne.
La France a « pris note » vendredi de la décision de la junte au pouvoir au Niger de révoquer différents accords de coopération militaire avec la France, une décision à même de redessiner complètement les contours de la lutte contre les groupes insurgés dans la région du Sahel.
En réaction, Paris a appelé de nouveau « au rétablissement des institutions démocratiques au Niger », les seules « autorités nigériennes légitimes » reconnues par la France.
« La France rappelle que le cadre juridique de sa coopération avec le Niger en matière de défense repose sur des accords qui ont été conclus avec les autorités nigériennes légitimes », indique le Quai d’Orsay.
La France compte entre 1.000 et 1.500 soldats stationnés au Niger afin de contribuer à la lutte contre les groupes insurgés liés à Al Qaïda et au groupe Etat islamique qui mènent des attaques à travers le Sahel, en Afrique de l’Ouest.
La France a rappelé dans la journée, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, qu’elle restait attachée au rétablissement de la démocratie au Niger.
A l’instar de partenaires régionaux et occidentaux du Niger, la France a pris des sanctions contre Niamey à la suite du coup d’Etat militaire, avec l’objectif de contraindre la junte à rétablir l’ordre démocratique.
Mais le chef de la junte, Abdourahamane Tiani, qui était à la tête de la garde présidentielle de Mohamed Bazoum, a assuré qu’il ne céderait pas aux pressions.
Signe supplémentaire de la défiance locale à l’égard de la France, les autorités nigériennes ont suspendu plus tôt dans la journée la diffusion de France 24 et de Radio France Internationale (RFI) dans le pays, une décision condamnée par le Quai d’Orsay.
La situation rappelle celle au Mali et au Burkina Faso à l’issue des coups d’Etat, les deux pays ayant ordonné le départ des troupes françaises, depuis lors déployées pour la plupart au Niger.