Le ministère tunisien de l’Intérieur place Noureddine Bhiri en résidence surveillée
Dans un communiqué publié vendredi soir, le ministère tunisien de l’intérieur a annoncé qu’il avait décidé de placer le leader du mouvement Ennahdha, et l’ancien fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, Noureddine Bhiri en résidence surveillée, conformément à la loi réglementant l’état d’urgence en afin de préserver la sécurité et l’ordre.
La radio Jawhara FM a confirmé que Bhiri avait été emmené au siège de l’administration générale de la Garde nationale à Al-Awina.
Il fait l’objet d’une enquête pour avoir attribué des permis de « taxi » à des suspects dans des affaires de terrorisme et à des personnes décédées, toujours selon Jawhara.
Le mouvement Ennahdha a confirmé dans un communiqué ce matin, que « le dirigeant et le député Nahdhaoui, Noureddine Bhiri, a été kidnappé par des agents de sécurité en civil et emmené vers une destination inconnue ».
Zeineb Brahmi, responsable juridique d’Ennahdha, a déploré auprès de la presse: M. Bhiri a été enlevé et agressé violemment devant ses voisins et son épouse (…), nous ignorons encore où il a été emmené.
L’avocate Saida Akermi épouse du leader du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri a déclaré que son mari est menacé de mort, exprimant sa crainte qu’il soit assassiné.
Elle a dit que son mari avait subi des violences aujourd’hui devant sa maison pendant le processus de transfert en résidence surveillée.
Son épouse Saïda Akremi, qui l’accompagnait dans sa voiture, a dit qu’il a été physiquement agressé lors de son arrestation, qu’elle qualifie de kidnapping.
Elle affirme avoir contacté le procureur général près de la cour d’appel, le procureur près du Tribunal de première instance, la ministre de la Justice, ainsi que le procureur près du tribunal militaire, mais ils ont tous nié être derrière cette arrestation.
Bhiri , qui a été ministre de la Justice entre 2011 et 2013, puis est devenu ministre accrédité auprès du Premier ministre dans le gouvernement d’Ali Al-Arayed entre 2013 et 2014, dans le gouvernement de la Troïka dirigé par le mouvement Ennahdha, est le bras droit de Ghannouchi, figure controversée, surnommé empereur de la magistrature, où il a démis de leurs fonctions 82 juges et les a accusés de corruption.
Il a été accusé d’avoir contrôlé le système judiciaire et de l’avoir adapté pour servir les intérêts d’Ennahdha, ainsi que des accusations de suppression de dossiers et de suivi attentif de toutes les affaires, et de contrôle des affaires sensibles par l’intermédiaire du procureur général le juge Béchir Akremi, de 2012 jusqu’à sa saisine de la justice. En 2020, il a été inculpé de dissimulation de preuves, notamment dans le 2013 assassinats des Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, et crimes terroristes.
par: Arab Observer