Nouvelle claque pour Erdogan, Ahmet Davutoglu crée un nouveau parti
L’ex Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, un ancien allié de Recep Tayyip Erdogan, a formellement déposé, ce jeudi 12 décembre, une demande auprès des autorités afin de lancer son propre parti qui devrait s’appeler Le Parti du Futur, pour concurrencer la formation du chef de l’État.
Une délégation de proches d’Ahmet Davutoglu s’est rendue ce jeudi après-midi au ministère de l’Intérieur pour demander l’enregistrement de cette nouvelle formation qui devrait s’appeler le Parti du Futur. Ahmet Davutoglu a été Premier ministre d’Erdogan de 2014 à 2016 après avoir servi comme son chef de la diplomatie.
À 60 ans, l’ancien universitaire présentera son nouveau parti lors d’une cérémonie à Ankara ce vendredi. Ahmet Davutoglu a été l’artisan d’une politique étrangère turque plus affirmée au Proche-Orient.
Il a également longtemps été l’un des plus proches alliés du président turc depuis son arrivée au pouvoir en 2003. Mais Erdogan l’a écarté sans ménagement en 2016 alors que les deux hommes s’opposaient sur plusieurs dossiers, notamment une révision constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du chef de l’État que l’ex Premier ministre semblait peu pressé de mettre en oeuvre.
Après une longue période de silence, l’ex-chef de la diplomatie turque est progressivement sorti de sa réserve pour critiquer le président actuel. En septembre dernier, il a claqué la porte du parti présidentiel AKP (islamo-conservateur).
Ahmet Davutoglu n’est pas le seul ancien proche du président à faire sécession: un ancien vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Ali Babacan, a indiqué qu’il lancerait son propre parti dans les semaines à venir.
Les opposants d’Erdogan espèrent que la création de ces formations dissidentes contribuera à affaiblir l’AKP, qui a essuyé des revers sans précédent lors des dernières élections municipales en mars, sur fond de difficultés économiques. Le parti du président turc, fondé en 2001, a en effet perdu à Ankara et Istanbul, les deux premières villes du pays que les islamo-conservateurs contrôlaient depuis 25 ans.