Ogan annonce le soutien d’Erdogan au second tour des élections présidentielles turques
Sinan Ogan, le candidat ultranationaliste, a annoncé lundi 22 mai son soutien à Recep Tayyip Erdogan pour le second tour de l’élection présidentielle, qui se tiendra dimanche 28 mai. Arrivé troisième au premier tour le 14 mai, Sinan Ogan avait recueilli 5,2% des suffrages. Ses électeurs sont courtisés autant par le président sortant que par son rival, Kemal Kiliçdaroglu.
Ce « troisième homme » du scrutin, qui prétend incarner une troisième voie politique, a affirmé avoir agi au nom de la « stabilité ». Sinan Ogan a estimé que le Parlement et la présidence devaient être détenus par la même alliance. Or, a-t-il rappelé, l’alliance menée par Recep Tayyip Erdogan a obtenu la majorité aux élections législatives, qui se tenaient aussi le 14 mai.
C’est une bonne nouvelle pour Recep Tayyip Erdoqan, auquel il a manqué moins de 300 000 voix pour être réélu au premier tour de l’élection présidentielle. Sinan Ogan, qui a récolté le 14 mai plus de 2,8 millions de suffrages, a appelé ses électeurs à soutenir le président turc sortant au second tour, dimanche 28 mai.
Difficile de savoir dans quelle mesure Sinan Ogan, qui n’a pas de base électorale propre, est capable de peser sur le choix de ceux qui ont voté pour lui. Ces derniers sont des nationalistes turcs qui critiquent en général autant le président sortant que son principal opposant.
Mais une chose apparaît certaine : avec cette décision, Sinan Ogan espère favoriser son avenir politique. À plus ou moins long terme, il convoite la présidence du Parti d’action nationaliste, le MHP, dont il a été expulsé en 2017 et dont l’actuel dirigeant, Devlet Bahçeli, est aujourd’hui le principal allié de Recep Tayyip Erdogan.
À l’inverse, les dirigeants des deux partis de droite qui avaient désigné Sinan Ogan comme candidat à la présidentielle semblent plutôt soutenir Kemal Kiliçdaroglu. Vecdet Öz, du Parti de la justice, a appelé à voter pour lui. Quant à Ümit Özdag, du Parti de la victoire, il doit annoncer sa décision mardi 23 mai. Mais il s’est d’ores et déjà désolidarisé de Sinan Ogan.
Dans le camp de l’opposition, on dénonce et on minimise à la fois la décision de Sinan Ogan. Sur Twitter, Kemal Kiliçdaroglu accuse sans le nommer le troisième homme de la présidentielle de « vendre la patrie » en soutenant Recep Tayyip Erdogan. Le rival du président lance aussi un appel aux quelque 8 millions de Turcs qui n’ont pas voté au premier tour : c’est surtout parmi eux que l’opposition espère trouver les près de trois millions de voix qui lui manquent.
Meral Aksener, la dirigeante nationaliste du Bon parti et principale alliée de Kemal Kiliçdaroglu, a estimé pour sa part que les électeurs de Sinan Ogan n’allaient pas « partir en courant vers Erdogan ». C’est l’opinion qui domine parmi les opposants : Sinan Ogan n’aurait pas assez d’influence pour donner une consigne de vote.
par: Arab Observer