OHCHR inquiète face à la possible expulsion de Mahmoud Khalil des États-Unis

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (OHCHR) a exprimé mercredi son inquiétude face à la possible expulsion des États-Unis de Mahmoud Khalil, ancien étudiant de l’université de Columbia à New York et militant palestinien.
Nous rappelons que toute personne, quelle que soit sa nationalité ou son statut migratoire, doit pouvoir exercer pleinement ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, sans craindre de représailles, a déclaré Thameen Al-Kheetan, porte-parole du OHCHR, dans une déclaration.
Ses propos interviennent après qu’un juge de l’immigration américain ait décidé vendredi que Mahmoud Khalil pouvait être expulsé. Son avocat a annoncé qu’il allait faire appel.
L’ONU alerte sur le risque de voir les expressions pacifiques et les manifestations utilisées comme motif d’expulsion, ce qui irait à l’encontre des engagements fondamentaux en matière de droits humains.
Sans commenter directement la décision judiciaire, le bureau des droits de l’homme des Nations Unies a souligné que les États-Unis, en tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), sont tenus de protéger la liberté d’expression, le droit de protester pacifiquement et la protection contre les expulsions arbitraires – des droits garantis aussi bien aux citoyens qu’aux non-citoyens.
Le PIDCP protège les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, ainsi que les droits des non-citoyens résidant légalement dans un pays contre l’expulsion arbitraire. Il protège également toute personne, y compris les étrangers, contre toute forme de discrimination, a ajouté Al-Kheetan.
Il a cité les propos du Haut-Commissaire aux droits de l’homme Volker Turk, prononcés récemment lors d’une visite à l’Université de Princeton : Les universités sont des lieux naturels de discussion et de débat sur la signification de nos droits et les moyens de les protéger au XXIe siècle. Ce débat ouvert et sincère est essentiel à notre progrès.
Al-Kheetan a précisé que son bureau continuerait de suivre de près l’évolution du dossier, en raison de procédures judiciaires toujours en cours.
En mars dernier, un groupe d’experts de l’ONU avait déjà appelé à la libération immédiate de Mahmoud Khalil, mettant en garde contre toute expulsion fondée sur ses opinions, ce qui constituerait une violation des normes internationales en matière de droits de l’homme.
Le gouvernement américain doit immédiatement libérer Mahmoud Khalil, résident légal aux États-Unis, étudiant et militant pour les droits des Palestiniens, détenu par les agents du Département de la Sécurité intérieure (DHS), et cesser de menacer et harceler les étudiants étrangers qui militent pour les droits des Palestiniens, ont déclaré les experts dans un communiqué conjoint.
L’arrestation, la détention et la menace d’expulsion de Mahmoud Khalil marquent une escalade dangereuse de la répression du gouvernement américain contre l’activisme étudiant et la censure des voix pro-palestiniennes, ont-ils ajouté.
Mahmoud Khalil, titulaire d’une carte verte, a été arrêté le 8 mars par des agents de l’immigration (ICE) après que le secrétaire d’État Marco Rubio ait ordonné la révocation de son visa étudiant et de sa carte de résident permanent.
L’administration du président Donald Trump l’accuse d’avoir mené des activités alignées sur le Hamas, bien qu’aucune preuve n’ait été rendue publique à ce jour.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a signé plusieurs décrets visant à expulser les ressortissants étrangers jugés hostiles aux États-Unis.
Une série de mesures ont également été prises au nom de la lutte contre l’antisémitisme, entraînant l’expulsion d’étudiants étrangers ayant participé à des manifestations pro-palestiniennes sur les campus universitaires.