Ouvrir une enquête contr le chef de l’opposition Juan Guido sur des liens avec des trafiquants de drogue colombiens
Des photos montrant l’opposant vénézuélien aux côtés de narcotrafiquants et paramilitaires colombiens suscitent une certaine émotion en Colombie et au Venezuela où le procureur général a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête contre Juan Guaido.
Dans une intervention télévisée vendredi, Tarek William Saab, procureur général du Venezuela, a montré des clichés sur lesquels le chef de file de l’opposition vénézuélienne pose avec deux hommes appartenant à Los Rastrojos, groupe paramilitaire colombien.
Selon le ministre de l’Intérieur du Venezuela, ces photographies ont été prises le 22 février dernier, lorsque Juan Guaido s’était rendu en Colombie pour superviser l’envoi d’aide humanitaire vers le Venezuela, et assister au méga-concert Venezuela Aid Live, organisé à Cucuta par Richard Branson.
Interdit de sortie du territoire après son auto-proclamation comme président par intérim le 23 janvier, Juan Guaido était passé par une zone boisée en évitant les postes-frontières.
Deux de ses photos, l’une où Juan Guaido pose avec un certain Jhon Jairo Durán Contreras et l’autre où il est aux côtés d’Albeiro Lobo Quintero, ont été diffusées dès jeudi sur Twitter par Wilfredo Cañizares, directeur d’une ONG colombienne.
Joint par RFI, Wilfredo Cañizares s’interroge sur les conditions dans lesquels Juan Guaido a pu contacter les paramilitaires et le rôle des autorités colombiennes. « C’est une région isolée et peu fréquentée en raison de la crainte qu’inspirent les Rastrojos et du contrôle qu’ils exercent sur ce territoire », explique à RFI le directeur de la fondation Progresar. Les paramilitaires ont imposé un couvre-feu pour faciliter le passage du leader vénézuélien selon Wilfredo Cañizares, et « obligé les gens à rester chez eux. Nous avons même reçu un appel de villageois proches de nous qui nous ont appelé préoccupés parce qu‘ils ne savaient pas ce qui se passait et ne pouvaient pas sortir pour aller même au marché. Notre analyse, c’est que le couvre-feu et l’interdiction de sortir de chez soi ont été imposés pour éviter que des habitants prennent des photos ou des vidéos du passage de monsieur Guaido ».
Personnellement, je ne crois pas que Juan Guaido ait négocié directement son entrée sur le territoire colombien avec les Rastrojos, poursuit Wilfredo Cañizares. Tout cela s’est négocié en Colombie selon lui et il demande aux autorités de « direla vérité aux Colombiens » : « au niveau de la présidence ou de la chancellerie, quel a été le niveau de participation à l’entrée illégale en territoire colombien (de Juan Guaido) avec l’aide des paramilitaires des Rastrojos. Qui au gouvernement colombien était au courant de cette opération et y a participé ? »
Ces photos ont fait depuis la Une de la presse et des réseaux sociaux en Colombie.
Juan Guaido déclare ne pas connaître ses interlocuteurs
Juan Guaido, de son côté, n’a pas nié avoir été pris en photo avec ces personnes, mais il a déclaré qu’il ne connaissait pas leur identité au moment où les clichés ont été réalisés. Il a également assuré de son soutien le président colombien Ivan Duque dans sa lutte contre le narcotrafic.