Parlement libyen: l’accord de sécurité et maritime avec la Turquie est une trahison
Le parlement libyen a condamné la signature par le Premier ministre de Tripoli, Fayez al-Sarraj, d’un accord de sécurité et maritime avec la Turquie, le qualifiant de « grande trahison », avertissant que l’armée nationale « ne restera pas les bras croisés ».
Le parlement libyen a déclaré que l’accord signé par Al-Sarraj « permet à la partie turque d’utiliser l’espace aérien libyen et d’entrer dans les eaux territoriales sans autorisation, ce qui représente une menace réelle et une violation flagrante de la sécurité et de la souveraineté libyennes ».
Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a signé un nouvel accord militaire avec la Turquie, son principal soutien dans le conflit qui l’oppose à l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar, ont annoncé jeudi les autorités turques.
L’accord « de coopération militaire et sécuritaire » a été signé mercredi soir lors d’une rencontre à Istanbul entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du GNA Fayez al-Sarraj, selon la présidence turque.
Le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a indiqué jeudi que le nouveau protocole « est une version plus large de l’accord-cadre de coopération militaire existant » entre les deux parties. Il a affirmé que le nouvel accord « renforcera les liens entre nos armées » et appelé « les autres acteurs responsables » à soutenir le gouvernement de Sarraj reconnu par l’ONU.
« La stabilité de la Libye est d’une importance critique pour la sécurité des Libyens, pour la stabilité régionale et pour combattre le terrorisme international », a ajouté le responsable turc.
La signature de cet accord survient en dépit d’un appel lancé en octobre par la Ligue arabe à ses membres à ne plus coopérer avec Ankara et à réduire leur représentation diplomatique en Turquie à la suite de l’offensive militaire lancée par cette dernière contre les forces kurdes en Syrie.
Fayez al-Sarraj est notamment soutenu par la Turquie et le Qatar. L’Italie, ancienne puissance coloniale en Libye, semble aussi en sa faveur.
Dans un rapport de presse qui a eu accès en novembre, des experts de l’ONU ont accusé la Jordanie, la Turquie et les Emirats arabes unis d’avoir violé l’embargo sur les armes imposé depuis 2011 à la Libye et déploré l’intensification dans ce pays « d’un conflit par procuration ».
M. Erdogan avait confirmé en juin que son pays fournissait des armes au GNA, estimant que ces équipements militaires avaient permis à Tripoli de « rééquilibrer » la situation face aux forces de Khalifa Haftar.
Le Parlement libyen a déclaré que l’accord conclu entre al-Sarraj et la Turquie « vise à fournir des armes aux milices terroristes ».
il a également souligné que « l’armée nationale ne restera pas les bras croisés face à la conspiration d’Erdogan avec le Conseil présidentiel et les milices terroristes ».
L’Egypte a également condamné l’annonce selon laquelle Ankara et le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj avaient signé deux protocoles d’accord dans le domaine de la coopération en matière de sécurité et des zones maritimes.
L’Égypte a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour contrer cette approche négative, qui arrive à un moment très délicat où les efforts internationaux continuent de coordonner et de coopérer avec nos frères libyens pour parvenir à un accord global et réalisable fondé sur la résolution de tous les aspects de la crise libyenne.