Partis tunisiens: les actions de Ghannouchi menacent la sécurité nationale
Les partis tunisiens ont condamné les actions de Rashid Ghannouchi, chef du Mouvement de la confrérie Ennahdha au nom du Parlement à l’étranger, le considérant comme une « menace pour la sécurité nationale de la Tunisie » et que Ghannouchi se soucie de l’intérêt de l’organisation mondiale des Frères musulmans avant les intérêts de la Tunisie et de son peuple.
Sept partis tunisiens ont émis, mercredi soir, un communiqué conjoint, où ils condamnent la communication téléphonique, mardi, entre le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, et le président du conseil présidentiel du gouvernement d’union libyen, Faez el-Sarraj.
Ces partis qui sont Attayar el-Chaâbi (le courant populaire), le parti des travailleurs, le mouvement Tunisie de l’avant, le parti socialiste, le parti national démocratique socialiste, el-Qotb, et le mouvement baâth, considèrent l’attitude du président de l’Assemblée, comme « une manière d’outrepasser les institutions de l’Etat, et de les impliquer dans le conflit libyen, aux côtés des frères musulmans et leurs alliés ».
Dans ce communiqué rendu public hier soir mercredi sur la page officielle d’Attayar el-Chapabi, ces partis rejettent « les rôles que joue Rached Ghannouchi, au nom de l’Assemblée des représentants du peuple à l’étranger, dans la mesure où toutes ses positions confirment qu’il se comporte en tant que membre de l’organisation mondiale des frères musulmans, et s’intéresse à l’intérêt de la confrérie, avant celui de la Tunisie et son peuple, ce qui représente une menace pour la sécurité nationale du pays ».
Les partis demandent au président de la république, en tant que premier responsable de la politique étrangère et son représentant dans les forums internationaux, « de répondre aux positions exprimées par le président de l’Assemblée, qui servent les accusations adressées à la Tunisie de présenter un soutien logistique à la Turquie dans son agression contre la Libye ».
Les partis expriment « leur solidarité avec le peuple libyen, et disent qu’ils en respectent la souveraineté et le soutiennent face à toute agression extérieure loin de tout alignement derrière des axes », affirmant que « la Tunisie et son peuple ne seront pas une partie dans le conflit libyen, ou un transit pour toute ingérence étrangère ».
Rached Ghannouchi avait eu avant-hier une communication téléphonique avec le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, où il l’a félicité après que ses forces ont repoussé celles de Haftar, et ont repris le contrôle de la base aérienne stratégique d’al-Watiya.
Le Gouvernement d’entente nationale de Libye avait annoncé sur sa page Facebook, que suite à la reprise de la base stratégique d’Al-Watya, proche des frontières tunisiennes de la part des forces du gouvernement d’entente nationale, le président du Conseil présidentiel, Faiz Sarraj, a eu, mardi 19 mai 2020, un entretien téléphonique avec le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple, Rached Ghannouchi.
Le Gouvernement d’entente nationale précise que Rached Ghannouchi a félicité Faiz Sarraj suite à cette victoire militaire et suite à la récupération de cette base, « de retour dans le giron de la légitimité », comme il s’est informé sur l’évolution de la situation en Libye
Lors de cet entretien, Rached Ghannouchi a affirmé qu’il n’y a aucune solution militaire au conflit libyen, insistant sur la nécessité d’un retour au processus politique, ajoute la même source, indiquant que la Tunisie est directement affectée par tout ce qui se passe en Libye.
par: Arab Observer