Peskov: L’Otan s’est transformée en acteur du conflit en Ukraine
Dans un entretien accordé au quotidien Izvestia, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a évoqué les relations actuelles entre l’Otan et la Russie. Selon Peskov, autrefois considérée comme adversaire de la Russie, l’Otan est désormais « un ennemie » de la Russie du fait de son implication dans le conflit en Ukraine.
Dmitri Peskov a déclaré que depuis le moment de la signature du traité New Start, la situation avait changé de façon radicale pour la Russie. Selon M. Peskov, « l’Otan s’est transformée en acteur du conflit en Ukraine ».
L’opération militaire spéciale se poursuivra jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints, a souligné le Dmitri Peskov. « Nous saluons toute tentative de formuler des idées pour trouver une solution pacifique du problème mais les nuances restent importantes. La situation actuelle à Kiev ne nous permet pas d’espérer que nous aurons la possibilité de parler de nuances. C’est la raison pour laquelle l’opération militaire spéciale se poursuivra jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints », a-t-il déclaré en commentant le plan du règlement du conflit proposé par la Chine.
Dmitri Peskov a également indiqué que le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron n’avaient pas initié récemment de contacts avec Vladimir Poutine. « Nous avons entendu beaucoup de déclarations de Scholz et de Macron qui disaient poursuivre leurs contacts avec Poutine pour chercher des solutions. Or ces derniers temps aucune initiative de leur part n’a été avancée. Nous avons entendu cinq ou six déclarations de Macron qui disait avoir l’intention d’appeler Poutine et de lui parler mais tout le monde doit le savoir: nous n’avons reçu aucune demande conernant les délais éventuels de cet entretien », a souligné le porte-parole du Kremlin. Il a indiqué que « Poutine restait ouvert à tous les contacts qui pourraient aider la Russie à atteindre ses objectifs d’une façon ou d’une autre ».
Dmitri Peskov a rappelé que l’Occident ne voulait pas prendre en compte les préoccupations de la Russie. « Une heure après la déclaration du président Poutine, nous avons entendu les déclarations du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, du Département d’Etat et de la Maison-Blanche. Cela prouve que pour eux, il s’agit d’un sujet sensible. Nous avons entendu dans ces déclarations des condamnations de la Russie et le manque de toute envie de prendre en compte les préoccupations de la Russie. Ils ne veulent toujours pas entendre les paroles de Poutine. Et Poutine a bien raison de dire qu’ils font exprès de ne pas vouloir nous entendre mais cela ne va plus durer comme ça », a-t-il déclaré.
Le porte-parole du Kremlin est convaincu que le peuple russe reste uni face à l’agression des pays occidentaux. « La société s’est consolidée face à la nouvelle confrontation agressive de l’Occident collectif à laquelle nous devons aujourd’hui faire face. Et son niveau est très élevé. La société est parfaitement monolithe dans ses jugements, ses approches et sa vision de ce qui se passe. La société a la même attitude envers ceux qui commettent des erreurs et ceux qui trahissent », a-t-il constaté. Selon lui, la Russie retrouvera rapidement son attrait et les gens ayant quitté le pays y reviendront.
« Il est évident que le monde entier se dirige vers la multipolarité. Vers un système de relations où il n’y aura pas de caste de « pays civilisés » et tous les autres. Vers un monde où tous sont égaux, où chacun prend en compte les préoccupations des autres, où tout le monde est d’accord ou pas d’accord, mais ils ont tous le droit de voter et comptent être entendus. Là où le nouveau colonialisme est inacceptable. Et, probablement, où tous les problèmes sont vraiment résolus à la table des négociations », a estimé le porte-parole de la présidence russe.
Cependant, il « faut encore y arriver », a-t-il pointé. « Actuellement on est clairement dans une période de transition. Et cela prendra encore du temps », a expliqué Dmitri Peskov. Selon lui, le chemin à parcourir sera « long, douloureux » et maintenant le monde n’est qu’à son « début ».
par: Arab Observer