La défaite électorale déclenche une crise dans les rangs du PJD
Les dirigeants du parti appellent El Othmani à démissionner
Les résultats des élections législatives marocaines ont déclenché une nouvelle crise dans les rangs du Parti de la justice et du développement (PJD) des Frères musulmans, qui est tombé à la huitième place, après n’avoir remporté que 12 sièges, et il était le leader des élections de 2016 avec 125 sièges.
Commentant la défaite historique et sans précédent du PJD aux élections générales du 8 septembre, son prédécesseur, Abdelilah Benkirane, a considéré important que «le secrétaire général assume ses responsabilités et présente sa démission de la direction du parti». En attendant la tenue d’un congrès, c’est le vice-secrétaire général qui devrait prendre les commandes.
L’ancien secrétaire général du Parti de la justice et du développement, Abdelilah Benkirane, n’est pas le seul à appeler Saâdeddine El Othmani à démissionner de la présidence de la formation islamiste, après la cuisante défaite aux élections qui ont eu lieu hier.
A son tour, la dirigeante du parti, Amina Maelainine, a appelé El Othmani à démissionner. «La réalité est que notre parti était une grande formation avec une petite direction au cours de la période précédente. Le secrétaire général doit admettre la défaite du parti, présenter sa démission et appeler à une véritable pause d’évaluation», a-t-elle écrit, sur sa page Facebook.
La députée a qualifié les résultats du PJD aux élections de «choquants, cruels et inattendus même pour les plus pessimistes». «Il faut être à la hauteur de l’événement : le parti doit admettre sa défaite et examiner avec audace et courage les causes sous-jacentes et apparentes», a-t-elle insisté.
Par ailleurs, Amina Maelainine a reproché au Chef du gouvernement d’avoir permis «l’adoption de lois électorales désastreuses». Pour elle, «il a fait des concessions irréfléchies et a refusé de mettre en œuvre des exigences constitutionnelles qui auraient pu sauver le parti. Il a également adopté une logique d’exclusion de fer au sein du parti».
Sur sa page Facebook, l’adjoint au maire de Rabat, Lahcen Lamrani, soutien de la liste PJD dans la circonscription de Rabat-Océan a déclaré : «Nous avons été battus aux élections et nous devons le reconnaître, tirer les conséquences nécessaires et surtout prendre les mesures pratiques qu’il faut». Tout en qualifiant la défaite de «douloureuse», il a estimé que ce n’était pas non plus «la fin du parcours.»
Egalement dirigeant au sein du PJD, Abdelali Hamieddine a appelé à «l’autocritique». En effet, il s’agit du pire résultat enregistré par le PJD depuis sa première participation aux élections de 1997, au cours desquelles il a remporté neuf sièges.
Les résultats officiels, sur la base du comptage de 96% des voix, ont montré une chute libre et soudaine du Parti de la justice et du développement (PJD). La formation islamiste est passée de la première place aux élections législatives de 2016, avec 125 sièges à la Chambre des représentants, à la huitième avec 12 sièges seulement. Après dix ans à la tête du gouvernement, la Lampe se trouve avec un score qui ne lui permettra même pas de constituer un groupe parlementaire.
par: Arab Observer